Bichon havanais: Pomme et le cauchemar

La grippe aidant, mon sommeil entrecoupé a été parasité par un cauchemar épouvantable.
Très tôt ce matin, alors que je venais d’allumer, Pomme s’est appuyée contre le lit comme pour m’interroger.
La mèche ébouriffée, elle m’a clairement fait comprendre qu’elle n’avait que modérément apprécié la dernière partie de la nuit.
En lui caressant les oreilles, je me suis laissée aller à lui faire des confidences:
– Tu sais, j’ai fait un cauchemar affreux. J’ai rêvé que nous étions dans un village surpeuplé, que tout le monde semblait être dehors, et que… tu disparaissais. Quelqu’un t’avait kidnappée! Tu n’imagines pas comme j’étais mal… Je t’ai cherchée partout… Et tout ça dans une ambiance glauque à souhait, tu n’imagines pas! Je me suis retrouvée dans des situations rocambolesques, complètement paniquée à l’idée de ne pas te retrouver!

Elle fixait sur moi son regard compatissant, une patte en l’air:
– Qu’est-ce que je ferais, sans toi, mmm? C’était terrible! Je suis bien contente que ce n’était qu’un mauvais rêve…

Comme elle continuait à me regarder, j’ai poursuivi:
– Oui, je sais, nous avons un autre sujet de préoccupation plus important. Tu as vu qu’Il est parti cette nuit, n’est-ce pas? Il ne revient pas aujourd’hui, mais samedi matin. Mais c’est la dernière fois! Il fallait qu’il assume une promesse. Tu es triste quand Bruno n’est pas là, je sais…

En entendant le prénom de Celui qui m’accompagne, mon mogwaï a penché la tête de gauche à droite, regardant la porte, courant de l’autre côté du lit pour vérifier l’absence du Capitaine.
Mon cauchemar ne la troublait visiblement pas.
Mais entendre parler de ce grand homme, ce complice auquel elle voue un véritable culte, et ne pas le trouver dans la chambre… c’était nettement plus traumatisant!
Elle est revenue vers moi, m’a gratté la main, comme pour m’interroger.

-Il va revenir, Pomme…

Je me suis déguisée en esquimau pour aller la sortir.
Son premier geste a été de filer à l’endroit où Il gare la voiture lorsqu’Il rentre.
Revenant tout tristement en constatant qu’elle n’était pas là…

Qui a dit que les animaux ne ressentent pas le manque?

Martine Bernier

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