Parmi les caractéristiques qui rendent nos hommes passionnants, il en est une qui me ravit d’autant plus que j’en suis totalement dépourvue: le sens de l’orientation.
Exemple.
Je me trouve dans un hôtel.
Même s’il fait partie d’une chaîne ayant l’habitude de concevoir tous ses établissements d’après les mêmes plans, je suis incapable de m’y retrouver.
Y compris si j’y suis descendue à plusieurs reprises, je continue à m’égarer dans les couloirs, à me tromper d’étage, à mélanger les portes, à me retrouver dehors devant une porte close (mais pourquoi ces portes se referment-elles toujours automatiquement derrière nous sans qu’on leur ait demandé quoi que ce soit!?) alors que je voulais simplement me rendre à l’étage supérieur, à ne pas pouvoir définir où se trouve la salle de petit-déjeuner etc.
Idem si je m’aventure vers les commodités dans un restaurant.
Si je n’ai pas été brieffée, je mets un temps infini non seulement à les trouver, mais surtout à en revenir.
Je m’y rends à chaque fois avec l’espoir que la ou les personnes qui m’accompagnent partiront à ma recherche ou lanceront la colonne de secours s’ils ne me voient pas réapparaître au bout d’une heure…
Oui, je sais: cela relève du handicap majeur.
Ma technique est désormais imparable: je suis comme son ombre la personne qui m’accompagne.
Il m’est arrivé de me retrouver perdue seule et de nuit en plein coeur de l’Ouzbékistan, dans une ville ou personne ne comprenait un mot de français ou d’anglais et où les femmes semblaient avoir été rangées dans un placard pour la nuit.
Avoir survécu à ce genre de mésaventures permet d’appréhender la vie quotidienne en pays francophone avec une certaine sérénité.
M.B.