Quelles couleurs pour nos intérieurs?

Du dentifrice à l’ordinateur en passant par les murs et les vêtements, elles sont partout. Les couleurs nous aident à donner vie à nos logis, et contribuent à notre bien-être. Mais comment bien les choisir?

Pour Pierre Van Obberghen, l’influence des couleurs sur notre quotidien est permanente. Ce bio énergéticien, acupuncteur et homéopathe belge, genevois d’adoption, consacre sa vie depuis quinze ans à la couleur et la lumière. Fondateur de l’Institut de Couleur Thérapie, à Genève, il a développé un système de diagnostique et de traitement composés d’un « test des couleurs » et d’un procédé inédit de soins par la lumière colorée. Il donne ainsi des cours en Suisse, en France, en Norvège et en Autriche, enseignant la théorie, la symbolique et la psychologie des couleurs.
D’entrée, il précise: « Il faut savoir que les trois couleurs primaires sont le magenta, le jaune et le cyan, et non le rouge, le bleu et le jaune comme on a pu l’apprendre. À partir de ces trois couleurs, vous pouvez créer toutes les autres. En revanche, essayez de mélanger du rouge et du bleu dans l’espoir d’en faire un beau violet: vous comprendrez très vite que ce n’est pas possible. »
Partant de cette base, Pierre Van Obberghen étudie depuis des années le regard que ses congénères portent sur les couleurs. Aujourd’hui, il pense que chacun de nous associe inconsciemment à différentes couleurs certaines parties de son corps, de son esprit et de son émotion. Ce qui explique que nous pouvons éprouver des sensations de bien-être ou de mal-être selon la couleur qui nous est présentée.
« Dans notre vie de tous les jours, les couleurs jouent un rôle important, analyse-t-il. Raison pour laquelle il faut porter une attention toute particulière à la décoration de chacune des pièces de nos maisons et appartements. Pour s’y sentir le mieux possible, il faut choisir les couleurs adaptées. Pour une chambre à coucher, je conseille le bleu. C’est une couleur apaisante, elle représente la nuit, l’évasion, le rêve. Je la surnomme « le prince Valium » de la couleur! Elle incite à la détente. Si vous êtes attentifs, vous verrez que même dans les médicaments, la symbolique est respectée. Vous ne verrez pas une vitamine bleue ou un calmant rouge. Si la personne se réveille fatiguée ou se sent peu tonique dans sa chambre bleue, elle peut y ajouter des touches de couleurs vives, comme un coussin jaune ou rouge. »

Autre pièce, autre horizon. Dans la cuisine, le bleu n’a pas sa place. « Il est plus indiqué d’y introduire le jaune ou l’orange, poursuit le thérapeute. Ce sont des couleurs festives, stimulantes. Elles incitent à la convivialité. De même, ces couleurs ont leur place dans la salle à manger. Le jaune, tonique, est également bien adapté pour un bureau. Il clarifie l’esprit, est très stimulant. »
Au salon, les choses se compliquent: tout dépend de l’ambiance dont chacun a envie. « Si l’on veut du calme, il faut opter pour des couleurs froides, comme le bleu. Si, au contraire, vous voulez y exprimer la chaleur, l’énergie, vous choisirez du rouge, du rose, du magenta pour l’intimité. Ces dernières couleurs portent au sentimental, aux relations affectives. Mais il faut être très prudent pour les pièces communes, et tenir compte de l’avis de chacun. »

Pour une chambre d’enfant, le chromothérapeute préconise le magenta, et toutes les teintes rosées qui symbolisent l’innocence, la protection. Pas question, en revanche d’imposer une couleur à un adolescent: « Demandez-lui quelle teinte il souhaiterait pour sa chambre et donnez-la lui. En le laissant choisir, il se sentira bien dans la pièce. De toute façon, la couleur qu’il va choisir sera en rapport avec ses besoins. »
Symbole de la nature, le vert n’a sa place dans nos logis qu’à certains endroits bien précis. « C’est la couleur de l’indépendance, de la liberté, de l’espace. Je le mettrais plutôt dans les couloirs, les lieux de passage. Par exemple, vous pouvez peindre les encadrures de portes en vert légèrement acidulé. Le turquoise, qui symbolise l’élément liquide, est aussi adapté pour la salle de bains. »
Si toutes les couleurs ont un rôle, Pierre Van Obberghen nuance cependant son discours. Vivre en harmonie avec elles ne veut pas dire qu’il est nécessaire de repeindre son appartement en jaune citron, bleu azur, vert pomme et rouge cerise. « Un appartement blanc est tout à fait adapté, explique-t-il, parce qu’il permet de jouer avec toutes les autres couleurs, grâce à des accessoires. Vous pouvez accrocher des tableaux, mettre des coussins, des vases colorés. Autant d’objets que vous pouvez changer au fil du temps. C’est une couleur légère, qui reflète toutes les teintes de la lumière. »
Si le noir n’est pas nommé dans les couleurs préconisées pour un intérieur, Pierre Van Obberghen ne le rejette pas pour autant. « Tous les pigments colorés sont mélangés dans le noir. C’est la couleur de la matière, elle a tous les potentiels. Une personne qui s’habille en noir absorbe la lumière, choisi la nuance de la solidité. »
Parmi les tests qu’il effectue sur ses clients et élèves, le chromothérapeute estime que 80 % des résultats sont stables. « Le goût d’une personne pour une couleur varie rarement. Il ne change généralement qu’aux grandes étapes de la vie, comme à l’adolescence, par exemple. Il existe donc peut de chance pour que l’on se lasse d’une couleur, pour peu qu’elle ait été choisie avec soin. En tenant compte du fait que chaque personne a une relation personnelle avec les couleurs, et que les besoins de l’un ne seront pas ceux de l’autre. »

Martine Bernier

Pour plus d’information: www.color-institute.com

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