Lorsque vous arrivez en Bretagne en cette saison, vous êtes frappés par une apparition qui me fascine depuis que je suis enfant: les ajoncs.
A ne pas confondre avec les genêts qui sont eux aussi présents dans la région, mais qui ne possèdent pas de piquants, et sont toxiques.
Ces ajoncs qu’aimait Gauguin lorsqu’il a vécu à Pont-Aven, ils sont partout, vagues d’or le long des routes, sur les landes, au bord des champs.
Ils poussent comme de la mauvaise herbe, mais contribuent à signer la carte de visite de la région.
De l’or en fleurs qui tamponnent de leur sceau chaque chemin breton.
J’en ai même au bout de mon jardin, derrière le muret.
Ce qui m’a donné l’occasion d’aller les examiner de plus près.
Bien rustiques, bien piquants, ils sont d’ici, sans chichis.
Pourquoi dis-je cela?
Parce que j’ai découvert que les genêts, eux, qui vivent en bon compagnonnage avec les ajoncs, doivent être plus aristocrates: ils ont droit à leur légende, comme nous l’explique Wikipédia!
Elle raconte qu’en 1128, Geoffroy V, dit « le Bel », comte d’Anjou et du Maine, caracolait dans une lande près de la ville du Mans, lorsque, ô surprise, ‘il aperçut une licorne à tête de femme, vêtue d’un manteau d’or au milieu d’un champ de genêts. Bouleversé par cette apparition, il choisit de faire de cette plante son emblème et d’en planter sur ses terres, d’où l’origine du surnom « Plantagenêt ». Les nom de famille Gineste, Genest proviennent de l’appellation de cette plante.
Elles sont belles, les légendes bretonnes, vous ne trouvez pas?
Ce matin, je ne les vois pas, mes arbustes d’or.
Il y a du brouillard sur tout l’Ouest de la France.
Ce fameux brouillard qui rend la région si mystérieuse…
Je dois être indécrottable: même lui ne me déplaît pas!
Martine Bernier