Parce que j’ai reçu beaucoup de messages privés me demandant des nouvelles de mon chien au look de petit colonel anglais, je remets ces quelques lignes en remerciant tous ceux et celles qui m’ont entourée de leur amitié et de leur gentillesse…
Lorsque je suis arrivée chez le vétérinaire neurologue, ce soir, avec mon amie Sonia, j’étais tétanisée.
Je venais récupérer Scotty après des examens qui allaient me révéler ce qui se passait dans son cerveau.
D’emblée, le vétérinaire m’a accueillie en me disant « je n’ai pas de mauvaises nouvelles ».
J’étais tellement ko que je n’ai pas réalisé…
Il m’a expliqué les clichés de coupes du cerveau et m’a montré un minuscule point qu’il n’arrive pas à identifier. Il pense que cela peut évoluer rapidement, mais en ce moment… elle vit.
Elle a également une sorte de sénilité précoce pour laquelle elle a un traitement qui pourra peut-être l’aider.
Je ne pensais pas qu’un jour je serais presque soulagée que l’on me dise une chose pareille.
Pour moi cela veut dire que je vais pouvoir la garder encore quelques mois peut-être…
Une accalmie, une bulle d’air au moment où j’étouffais…
Mon rapport à l’absence, à la mort a toujours été particulier.
Ces dernières semaines, j’ai encore beaucoup évolué sur ce point.
A force de se battre pour maintenir en vie les êtres fragiles, on finit par s’oublier soi-même.
Cette nuit, j’ai ouvert tout grand l’une de mes fenêtres donnant sur le lac et je regarde miroiter les lumières des villes d’en face, Montreux et Vevey, tandis que, de l’autre côté de la maison, vers la forêt, je vois les étoiles briller.
Je respire.
Après quelques journées harassantes, je respire.
Je ne sais pas combien de temps va durer l’accalmie, mais je respire.
M.B.