Cette semaine, l’une de mes amies m’a demandé ce que j’aimais dans les sculptures de Giacometti.
J’ai répondu: « Le mouvement. » Et pourtant, il y a bien plus que cela…
Ce dimanche, je suis allée avec Eric voir, à Genève, une exposition qui lui est consacrée, au Musée Rath.
Une rétrospective de ses oeuvres, sculptures, dessins et peintures, retraçant tout son cheminement artistique.
S’y découvrent quelques merveilles…
De ses statuettes minuscules (ah, le très joli « Petit Homme », le visage de « Simone de Beauvoir », ou la série des statuettes consacrées à son neveu Sylvio…) à ses personnages en marche, ses bustes ou ses visages, l’exposition présente un large panel de ce qu’il a réalisé.
La période qu’il a passée à Genève, de 1942 à 1945, reste l’une des plus mystérieuses au niveau de son existence artistique. Comme il ne disposait que de peu de place pour ranger ses oeuvres, il a créé des statues minuscules, qui tiendraient dans une boîte d’allumettes, mais qu’il a posées sur des socles disproportionnés.
Mais il ne s’est pas arrêté là.
Il a connu dans la ville suisse l’une des crises les plus importantes de sa carrière. Engagé dans le surréalisme, il a réalisé la « Femme égorgée » ou « L’objet désagréable à jeter », des oeuvres angoissantes… Mais il se retrouve à l’étroit dans cette forme d’expression qui ne le satisfait pas complètement.
De retour à Paris, il reviendra à la sculpture sur modèle, représentant à nouveau des êtres humains qui vont grandir, grandir…
Ces statues longilignes restent marquantes et font de lui un artiste majeur.
Au musée Rath trône également le fameux buste de Diego, fascinant… (voir photo ci-dessus)
Genève était comme elle l’est un dimanche d’automne.
Les rives étaient recouvertes de feuilles mortes sur lesquelles marchaient des familles, des couples d’amoureux, des âmes solitaires.
Le jet d’eau dispersait ses millions de gouttelettes en redescendant de son ascension vers le ciel. Sur le lac, des mouettes, plein de mouettes. Mais pas de goélands… Il me manque la mer.
Des nouvelles de Lui, me demandez-vous. C’est décidé, il sera la première muse de l’Histoire à être rétribuée en chocolat.
Martine Bernier