Je l’attendais, comme tout le monde.
Enfin presque tout le monde.
Le premier discours d’Obama sur l’Etat de l’Union.
Pas facile de prendre la parole quand on sait que l’on a derrière soi une opinion publique mécontente.
Il ne s’agit plus d’exposer, il s’agit de rassurer, de convaincre.
Ce n’est plus la même démarche.
Il l’a dit et répété: « Je ne jette pas l’éponge ».
Sincèrement, il n’a pas le choix… il n’a pas été élu président pour abandonner un an après.
Cela ferait désordre.
Avec 10% de taux de chômage, les Américains ont des raisons d’être en colère, angoissés.
Alors Barack Obama cherche des solutions.
Soutenir les petites entreprises, augmenter les exportations américaines, diminuer les impôts pour les classes moyennes et les étudiants, les augmenter pour ceux qui gagnent plus de 250’000 dollars par an…
Il a même décidé de geler les salaires de ses principaux collaborateurs à la Maison-Blanche.
Ce qui représente quand même la bagatelle de quatre millions de dollars d’économisés.
Pas suffisant, mais c’est un geste.
Il va s’attaquer au déficit en créant une commission, et promet de poursuivre son combat pour la réforme de l’assurance maladie, au point mort depuis que les démocrates ont perdu le siège du défunt sénateur Ted Kennedy.
Va-t-il réussir? Difficile à imaginer, même sans être spécialiste de la question.
Combler des déficits abyssaux que son administration a semble-t-il contribué à augmenter, régler des problèmes hérités de ses prédécesseurs… c’est tout, sauf simple.
Alors le président Américain a battu sa coulpe en expliquant qu’il savait que le changement serait long à venir, et qu’il n’a peut-être pas toujours bien expliqué à la population ce qui l’attendait.
Mais il n’a rien perdu de son charisme, de sa passion, de son ton.
Je me souviens d’une phrase, affichée sur la porte de mon bureau, il y a quelques années: « L’impossible est déjà fait. Pour les miracles, prévoir un délai… »
Et moi, je ne suis pas présidente…
Martine Bernier