Autrefois, de tout temps, lorsqu’un courrier n’arrivait pas à destination, on accusait, à choix: le facteur, la poste, l’avion postal, la diligence, l’état des routes, le cheval, la qualité douteuse de son picotin… bref on remontait la filière, avec plusieurs coupables plausibles.
Aujourd’hui, lorsqu’un courriel n’arrive pas, le problème est différent.
Un coup de fil à votre opérateur n’explique pas grand-chose, et l’oeil soupçonneux que nous jetons à nos ordinateurs ne sert strictement à rien.
Vérifier les pop et autres smtp, l’attribution des courriers indésirables, sert rarement à quelque chose.
Hier, la personne qui, à deux reprises, n’a pas reçu dans la journée les courriers électroniques urgents que je lui envoyais, m’a dit le soir: « Tu sais, chez moi, c’est assez courant. Il faut dire que le fil qui relie l’ordinateur est tout, tout fin… »
J’ai souri… pauvre misérable fil.
Piètre coupable.
Je demandais ce matin à un spécialiste de la question: mais pourquoi certains mails n’arrivent-ils pas alors que d’autres passent sans problèmes?
Pourquoi le même message, incapable de franchir le mur des ondes, y arrive-t-il brusquement lors de la Xème tentative?
Pourquoi, lorsque je l’envoie à trois personnes en même temps, atteint-il son but chez deux d’entre elles et pas chez la troisième?
Pourquoi certains mail ne m’arrivent-ils pas et ne se retrouvent-ils pas dans les dossiers racines?
Et où vont ces courriels engloutis?
Au cimetière des éléphants?
Il m’a répondu, un peu rêveusement :
« Venant de toi, la question m’étonne… tu sais pourtant que certains mystères restent inexpliqués. N’est-ce pas l’un des charmes de l’existence que de ne pas vraiment savoir pourquoi ont été érigés les monolithes de Carnac? C’est toi-même qui me l’a dit. »
Ma réaction l’a beaucoup amusé.
Il y a donc un point commun entre les mails disparus et les monolithes de Carnac.
Avouez que vous n’aviez pas fait le rapprochement…
Ce doit être pourtant vrai: c’est un cartésien qui me l’affirme.
Martine Bernier
PS: les mails privés qui sont adressés à Ecriplume, sans être signés et abordant toujours le même sujet ne semblent, eux, pas décidés à se perdre.
Je continue à demander à leurs auteurs de bien vouloir s’adresser directement à celui qui est concerné.
Il sera sûrement intéressé de les lire.