Il y a très exactement deux ans, j’étais en voyage en Ouzbékistan et au Kirghizistan.
Si j’avais été séduite par Samarcande, Khiva et les merveilles architecturales et historiques de l’Ouzbékistan écrasé de chaleur, j’avais trouvé que le Kirghizistan, pays voisin mais très différent du premier, était plus reposant.
Ces derniers jours, j’ai eu un choc lorsque les premières images sont arrivées dans les médias, relatant les affrontements ethniques qui interviennent dans le sud du Kirghizistan entre Kirghizes et Ouzbeks.
Ces troubles ont fait plus de cent morts et 1500 blessés, et touchent certaines des villes que j’avais visitées.
Ces pays, avant d’y aller, je ne pouvais même pas les situer sur une carte.
Ils sont si loin de nous qu’ils semblent abstraits.
J’avais été très frappée, en Ouzbékistan, par le nombre de mendiants qui harcelaient les touristes, comme souvent dans les endroits économiquement faibles où la misère est flagrante.
Certains Ouzbeks s’en plaignaient: l’influence russe a beau être encore bien visible, le fait que le pays soit devenu indépendant depuis 1991 a apporté un certain désordre.
Cette particularité était moins frappante dans le pays voisin où les habitants que j’ai rencontrés étaient fiers.
Je m’étais plusieurs fois fait la réflexion, face à ces deux populations qui nous accueillaient, que même si elles le faisaient avec le sourire, il ne faudrait pas les chatouiller beaucoup pour les indisposer.
Au Kirghizistan en particulier, ils découvraient le tourisme, et n’avaient pas encore appris à mettre en valeur les richesses culturelles de leur pays.
Pas prêts non plus à casser leur rythme de vie et à faire n’importe quoi pour ces hôtes qui arrivaient de loin.
En les regardant, je me disais qu’ils avaient raison…
Lorsque je suis partie là-bas, rien ne laissait présager un tel embrasement.
J’ai fréquenté sur place des Russes, des Ouzbeks et des Kirghizes qui, tous, m’ont apporté beaucoup.
Aujourd’hui, voir ce qui se passe dans ces régions qui ont déjà tant de problèmes à solutionner, notamment, en Ouzbékistan, au niveau du manque d’eau, me trouble beaucoup.
Martine Bernier