Drôle de retour

Je rentre de Paris les yeux et le coeur remplis d’images, de rencontres et d’émotions.
Dès que j’aurai les photos qu’a prises mon complice, dont les talents de photographe s’affirment de jour en jour, j’écrirai les articles engrangés durant ce séjour.
Un séjour de rêve.
Je garde en moi les sublimes tableaux de Monet, l’enchantement vécu à Giverny, les retrouvailles avec Jean-Claude Dreyfus, l’humour et l’amitié de Thierry, mon téléphone qui sonnait régulièrement, me livrant la voix chaude de celui qui se préoccupe de moi, la fidélité d’Eric venu me réceptionner à Lausanne, ces milles détails qui ont imprimé ces jours.

Comme celui-ci…
Nous étions sur une terrasse de café en attente de notre prochain rendez-vous lorsque mon téléphone a sonné, affichant un numéro lausannois.
En principe je ne décroche pas s’il ne s’agit pas d’un proche, lorsque je suis en déplacement.
Là, je l’ai fait.
En entendant la voix de mon éditeur, j’ai compris que j’avais eu raison.
Depuis une semaine, les nouvelles sont excellentes concernant notre livre qui sortira dans une quinzaine de jours.
J’en parlerai plus longuement bientôt.
Je le sens content et cela me fait plaisir.
Et là, en plein Paris, il me propose une nouvelle aventure.
Je suis à la fois flattée, touchée et un peu surprise d’une telle chance.
Nous avons rendez-vous ce week-end pour parler de nos projets et des prochains événements.
Et cette fois, je serai accompagnée…
Trois livres seront en chantier.
C’est fou…
Aurais-je un jour pensé que ma vie serait aussi riche, aussi passionnante?

Ce matin, Pomme me revient.
Pour elle, mes absences ne sont pas tristes: elle a retrouvé un couple de mes voisins qu’elle apprécie autant que moi.
Mais les retrouvailles sont tendres et expressives.
Elle se love dans mes bras, me donne de joyeux coups de langue, semble rire aux éclats.

Mais la réalité me rattrape.
Il a suffi que je m’absente deux jours pour que je sois submergée.
151 mails d’un côté, 25 de l’autre, un énorme colis de livres à lire et présenter, trois autres, plus petits, de livres toujours, des lettres, des coups de téléphone, des appels, les articles…
L’impression de vider la mer à la cuillère.
Mon bureau ressemble à un capharnaüm.
Je m’attaque à la pile de papiers, aux choses les plus urgentes, aux messages d’amitié, toujours prioritaires pour moi.
Toujours avec la chaude et rassurante présence de Celui qui m’accompagne.

Je n’ai vu jusqu’ici qu’un aperçu des photos de Thierry.
Juste assez pour réaliser qu’il a un « regard » et l’humilité des « bons ».
J’ai hâte de voir ses photos pour pouvoir commencer l’écriture…

Martine Bernier

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