Le lundi, à Florence, est jour de fermeture pour la plupart des musées.
Nous décidons donc de mettre cette journée à profit pour visiter le Dôme et pour musarder dans les rues de la vieille ville.
Au Dôme, la réalité me rattrape. Le nombre de marches à escalader est beaucoup trop important pour moi. Donc, tandis que mon binôme commence courageusement l’ascension, je m’installe dans la cathédrale et j’étudie les fresques de la coupole.
Le paradis et l’enfer y sont représentés.
Une fois encore, je reste songeuse en regardant la surpopulation qui affecte les nuages paradisiaques.
Pour ceux qui rêvent de paix, c’est raté…
Tandis qu’au-dessus de leurs têtes les flashs des touristes crépitent, deux prêtres pénètrent dans l’une des chapelles et officient stoïquement devant une poignée de fidèles.
Et là, j’assiste à une scène ahurissante.
Des touristes entrent, regardent la messe, se disent quelques mots, s’assoient parmi les fidèles, suivent la cérémonie pendant quelques instants avant de se lever et de repartir tranquillement.
Exactement comme dans un musée lorsque vous entrez dans la salle des projections de vidéo et que vous l’abandonnez en cours de route.
Personne n’a bronché.
Un très vieux prêtre en soutane, tout courbé, incapable de relever la tête, longe la nef à petits pas en s’appuyant sur sa canne, tandis qu’un groupe de Japonais redescendent de la coupole visiblement éprouvés.
Ma compagne de voyage revient elle aussi, en nage, et m’explique qu’ils ont grimpé environ 500 marches très difficiles pour arriver au sommet.
De retour à l’hôtel, elle explique à notre hôte qu’elle est allée au Dôme et qu’elle a besoin de se changer.
Là naîtra un clin d’oeil que j’adore faire à qui me pose la question:
– Et vous, vous avez été au Dôme aussi?
– Oui.
– Et… ça va??
– Impeccable!
Le reste de la journée est consacré à découvrir les petits magasins typiques éloignés des rues trop passantes.
Nous trouvons des merveilles, des boutiques remplies de parfums et de couleurs.
Plus je découvre Florence et plus je l’aime…
Plus je suis sidérée aussi par la gentillesse des Italiens.
Preuve par l’exemple.
Ce soir, Internet a rendu l’âme sur mon ordinateur.
Après avoir tenté vainement de rétablir la connexion, je file à la réception et j’explique le souci, en anglais.
La jeune femme et moi essayons de le régler, mais rien à faire…
Jusqu’au moment où je fais remarquer que si la connexion Wi-Fi avec l’hôtel ne fonctionnait pas, je voyais en revanche celle de l’hôtel de l’étage d’en dessous bien vivace.
Seul problème, je ne peux pas l’utiliser car je ne connais pas les codes.
Qu’à cela ne tienne.
Mon interlocutrice appelle son collègue de l’hôtel voisin, lui parle en Italien, raccroche et me dit de descendre avec mon ordinateur à l’étage du dessous.
Je m’exécute, et réexplique mon souci au réceptionniste de l’hôtel voisin.
En trois minutes, celui-ci a compris, me donne son code et rétablit la ligne.
Le tout avec une gentillesse et une serviabilité joyeuses.
Je repars ravie et très reconnaissante.
Demain, c’est décidé, nous nous attaquons au nord de la ville.
Mais pas trop au nord non plus.
Au premier igloo, nous rebroussons chemin.
Martine Bernier