Au lendemain du retour de Paris, Kim, le fils de la compagne de mon fils cadet demande à me parler au téléphone.
Kim, ce petit prince de 4 ans avec lequel je partage une relation exceptionnelle dont j’ai déjà parlé ici.
Sa maman l’élève merveilleusement et son charme naturel ferait fondre la banquise.
Nous nous aimons beaucoup.
Cela ne s’explique pas, c’est ainsi.
Quand nous sommes en famille, nous passons notre temps ensemble.
Jee est comme ma fille et Kim est donc pour moi le premier de mes petits-enfants.
Et pour qu’il n’y ait jamais de différence entre lui et ceux qui peuvent venir, chacun m’appellera par le nom qu’il m’a choisi.
– Matine?
– Oui, Kim?
– C’est danzereux, Paris. Ils ont mis une bombe.
– C’était une fausse alerte… Ils ont dit qu’il y avait une bombe, mais ce n’était pas vrai.
– Et toi tu étais à Paris.
– Mais je n’ai pas eu de problème, tu vois. C’est grand Paris…
– C’est danzereux.
– Tu sais, l’année prochaine, j’aimerais que nous vous y emmenions, avec Bruno. J’ai promis à ta Maman que nous irions dans le jardin du peintre que j’aime tant. C’est très beau, tu va aimer…
– Mais c’est danzereux Paris.
– Pas partout et pas tout le temps… Il ne faut pas avoir peur. L’année prochaine ce sera sûrement fini. Et ce jardin est loin de Paris.
– Mes robots, ils peuvent se battre contre les bombes!
– Tu les emmèneras! Il faudra que tu me les montres.
– Tu les as vus quand tu es venue, tu sais?
– Ah oui, pardon. Il va falloir que tu me les remontres, je ne m’en souviens plus très bien.
Petit silence, à l’autre bout du fil.
Enfin du bout du pas de fil.
Il réfléchit sans doute…
Je reprends:
– Kim?
– Oui?
– Tu voudras aller à Paris avec moi?
– Oui Matine!
Martine Bernier