Lorsqu’Il arrive, le vendredi soir, Celui qui m’accompagne cache souvent des trésors dans ses sacs.
Cette semaine, cela n’a pas manqué.
Je me suis retrouvée avec une boîte remplie de mes biscuits préférés, réalisés de ses blanches mains.
Pardon: de ses mâles mains bronzées.
Dès que j’ai vu cette boîte, j’ai eu un coup de foudre.
C’est très bête de craquer pour une boîte, je sais.
Mais c’est ainsi.
De forme cylindrique, en fer blanc, elle porte le sigle Georges Blanc, le célèbre cuisinier.
Blanche, elle arbore le dessin du coq, symbole de cet artiste de l’art culinaire.
On le retrouve d’ailleurs dans sa boutique gourmande, en ligne.
Entre ma boîte et moi, la relation s’est instaurée tout de suite.
Partout où je la pose, j’ai l’impression qu’elle apporte une note joyeuse.
J’ai le sentiment d’avoir en moi le souvenir d’un objet qui lui ressemblait et qui me rassurait.
Un objet oublié…
Il n’y a pas énormément d’objets auxquels je tiens vraiment.
Mais certains me suivent depuis mon départ de « chez moi », alors que je n’étais qu’une très jeune adolescente.
D’autres sont venus se greffer, devenus importants, précieux au fil des ans.
Un petit pot en terre cuite représentant un éléphant plutôt laid, créée par l’un de mes fils lorsqu’il était enfant, ne quitte par exemple jamais mon bureau.
Des statuettes venues du Louvre, et, depuis peu, une statuette en bois, un bouddha en résine et un panier sculpté dans de l’olivier lui aussi, sont venus s’ajouter à mes compagnons de route hétéroclites.
Quand tout chavire dans une vie, ces objets sans valeur réelle sont des balises rassurantes.
Ils m’ont aidée.
Lorsque je visite une exposition d’art ancien, je regarde toujours les objets du quotidien d’autrefois en me demandant à qui ils ont appartenu, qui étaient ces hommes, ces femmes ou ces enfants qui y tenaient.
Ils sont émouvants.
Des mains les ont touchés, utilisés, ils ont été aimés.
La boîte a rejoint la cohorte de ces objets que j’apprécie
Les biscuits qu’elle contenait, par contre, ont vécu!
Martine Bernier