Les fables et les fabulistes ont droit aux honneurs des manuels de littérature.
Mais personne n’a jamais pris la peine de définir les règles de la fable-express.
On ne sait même pas qui est celui qui, le premier, a réduit la fable classique à sa plus simple expression et en lui ajoutant une moralité pas du tout morale, sous forme, de préférence, de calembour.
J’en ai retrouvé quelques-unes qui me fait regretter de ne pas en lire plus souvent:
« Un mari quelque peu volage
Le lendemain de son mariage
Tua sa femme a son réveil
Moralité:
La nuit souvent porte conseil »
« Pépin le Bref est mort depuis bientôt mille ans.
Moralité:
Quand on est mort, c’est pour longtemps. »
Celle-ci, dédiée à Giuseppe Verdi, écrite par un certain Willy:
« Que nul n’entre chez moi! dit l’auteur du « Trouvère »
Et pour faire observer la consigne sévère
Il avertit sa bonne, un monstre au traits hideux.
Moralité:
La bonne à Verdi en vaut deux. »
Du même auteur, que j’aime décidément beaucoup:
« Prêtre chinois au teint de bronze
La conteuse dont il s’éprit
Entassait récit sur récit.
Moralité:
Les bons contes font le bonze ami. »
Tristan Bernard a fait court et efficace:
« Deux pigeons s’aimaient d’amour tendre.
Moralité:
L’un d’eux s’ennuyait au logis. »
Et le plus affûté, au style serré et à la fin… piquante, de Boris Vian:
« Un seul être vous manque et tout est dépeuplé.
Moralité:
Concentrique. »
Outch!
Martine Bernier