Il est arrivé lundi, plusieurs heures après que la nuit soit tombée.
La voiture a été vidée pour la dernière fois, et Il m’a dit: « Le déménagement est enfin terminé. Entre le tien et le mien, il aura duré d’avril à novembre… Je suis heureux d’être là… »
Comment expliquer ce sentiment étrange…
Il me faudra plusieurs jours, je crois, pour arriver à m’habituer à l’idée qu’Il ne partira plus, que sa vie est ici, désormais, qu’il n’y aura plus de départ dans la nuit, de semaines de solitude, de conversations sur Skype, entrecoupées de problèmes de son ou d’image figée.
Nous avons vécu plusieurs mois ensemble durant l’été.
La vie commune ne nous est pas étrangère.
Mais il y avait toujours cette ombre grossissant au fur et à mesure que le temps passait.
Il allait repartir et je le savais.
Cette fois, nous sommes débarrassés de ces spectres de séparations constantes.
Il est là… et bien là!
Le lendemain matin suivant son arrivée, j’étais à la Fondation Gianadda avec mon fils aîné.
Monet s’en va dimanche… j’allais lui dire au-revoir.
Ma cinquième visite…
Lorsque je suis rentrée, Il partait.
Son nouveau travail l’attendait.
Un quotidien différent nous attend.
Avec le bonheur, chaque soir, de se retrouver.
Et l’émerveillement, pour moi, de réaliser que cet homme qui me disait ce dont il rêvait pour nous…. cet homme-là ne mentait pas.
Martine Bernier