J’aime toujours autant le vent et la pluie.
Cette nuit pourtant, c’était un peu différent.
Alors que le vent soufflait avec une violence folle, Celui qui m’accompagne était dehors.
Alors qu’il prend la route, la tempête se lève.
Si j’apprécie le spectacle, Pomme, elle aime nettement moins.
Au fur et à mesure que la soirée avance, le vent redouble de violence.
La grande paroi de verre qui constitue l’une des façades latérales de la maison reçoit la pluie de plein fouet, ce qui provoque des bruits étranges que mon noir bichon ne reconnaît pas.
Courageuse, mais pas téméraire, Pomme se plante derrière la porte et aboie au moindre bruit.
Mais dès qu’un autre craquement, plus sinistre prend le relais, elle file se cacher derrière moi après avoir aboyé sur l’intrus potentiel.
– Enfin; Pomme, arrête! Tu ne vas pas t’affoler pour une petite rafale de rien du tout!
Au milieu de la nuit, le téléphone sonne.
C’est Lui.
– Tout va bien?
– Oui, oui, extra! J’ai juste reçu une branche sur la voiture en partant , sur le pare-brise.
– Mais…
– Rien de grave!
Je le connais.
Je sais qu’il a toujours tendance à minimiser les choses pour ne pas m’inquiéter.
Mais là, il n’a pas l’air soucieux.
Il raccroche.
Aux petites heures du matin, il rentre, se couche et me raconte les péripéties de sa nuit.
Pomme, rassurée, s’est rendormie.
Lorsque je me lève, je trouve, sur mon bureau, le journal que m’a apporté Celui qui m’accompagne en rentrant.
J’y lis que la tempête de cette nuit était en fait un mini ouragan, que des vent de 270 km/h en montagne et de 250 km/h en plaine ont été enregistrées.
Encore heureux que Pomme n’a pas lu le journal avant moi…
Martine Bernier