Lorsque nous travaillons dans une région éloignée, nous essayons, quand s’est possible, de coupler deux reportages sur la même journée.
C’était le cas aujourd’hui.
Nous sommes partis tôt matin.
Le ciel noyait dans un voile de brume une boule de soleil très orangée.
Le froid était très vif sur l’autoroute qui nous menait à Genève.
Le thermomètre marquait -11.
Dans la ville, comme toujours, les gens étaient pressés.
Emmitouflés dans leurs écharpes et leurs manteaux, ils semblaient subir le froid avec fatalisme.
Trafic, stress des piétons, neige sur les trottoirs…
Genève a un autre visage lorsqu’elle est privée de ses airs printaniers ou estivaux.
L’après-midi, autre reportage à quelques kilomètres de là, cette fois dans la campagne genevoise.
La bise a soufflé en bourrasques sur la neige, créant des congères sur la route.
C’est beau…
Partout, le paysage est silencieux, figé.
Mais la personne qui nous reçoit est si naturelle et joyeuse que la chaleur apparaît, comme par enchantement.
L’interview est belle, riche, drôle.
Je n’aime pas l’hiver.
Mais ce froid mordant qui a envahi la Suisse comme le reste de l’Europe, met plus encore en valeur la chaleur humaine de certaines personnes.
Hier soir, aux informations, je regardais les SDF qui se résignaient à prendre le chemin des centres d’hébergement qu’ils redoutent.
Je me disais que nous avons de la chance… et que ce n’est pas un dû.
Martine Bernier