Elles me fascinent, ces merveilles oubliées…
Et particulièrement celles que personne n’a vues depuis des siècles, mais que l’on nous présente comme étant des trésors…
La liste réunissant les fameuses Merveilles du Monde, date de 150 avant Jésus-Christ.
L’auteur de cette sélection arbitraire des sept sites les plus spectaculaires du monde est le célèbre mathématicien et voyageur byzantin Philon.
Au cours de ses voyages, Philon a vu tout ce qui était à voir dans le monde civilisé occidental de l’époque.
A son retour chez lui, il rédigea un essai court mais largement diffusé.
Son titre: « De Septem Orbis Spectaculis ».
Les Sept Merveilles du Monde.
Comme d’habitude, c’est l’histoire qui se cache derrière chacune d’entre elles qui m’intéresse.
La première était la grande Pyramide de Khéops, en Egypte.
La seule Merveille qui a résisté aux ravages du temps bien qu’elle ait été édifiée en 2600 avant notre ère, deux millénaires avant la construction de toutes les autres Merveilles.
La deuxième, je l’ai imaginée des centaines de fois: Les Jardins Suspendus de Babylone, en Irak.
En fait, ces jardins n’étaient pas suspendus, mais installés sur des balcons et de terrasses.
Quand le roi Nabuchodonosor amena sa nouvelle femme, une princesse mède, à Babylone, il réalisa très vite qu’elle s’y ennuyait à mourir.
Elle se languissait des montagnes et des paysages luxuriants de son pays natal.
Il fallait faire quelque chose.
Pensez-donc: cette Blanche Neige de luxe aurait pu tomber en dépression!
Hors de question pour un souverain de la trempe du grand Nabuchodonosor.
Pour la satisfaire, le roi ordonna la construction, avant 600 avant J.-C., d’une montagne artificielle couverte de plantes exotiques.
A y regarder de plus près, il s’agissait d’une succession de terrasses plantées d’herbes, de fleurs et de fruits, ingénieusement irriguées par des pompes actionnées par des esclaves ou des buffles.
C’est ce qui casse ma rêverie béate.
Des esclaves et des animaux usaient leur vie à rendre plus belle celle d’une reine désoeuvrée qui conviait ses amis au sein de la végétation exubérante arrosée par une pluie artificielle…
Chaque goutte de pluie était une goutte de sueur arrachée à ceux qui n’avaient pas la chance d’être nés libres.
Lorsque Pline l’Ancien visita les jardins juste avant sa mort, en l’an 79, ils étaient réduits à l’état sauvage.
L’érosion et le passage de nombreux conquérants avaient eu raison de ce petit paradis artificiel qui avaient été aplanis.
Martine Bernier