Bichon Havanais: Pomme et le poste de guet

Comme la plupart des chiens, Pomme a un talent particulier pour les pitreries en tout genre.
Elle me l’a encore prouvé ces derniers jours…

Le canapé du salon est placé de telle manière que son bord gauche se trouve sous l’une des fenêtres de la pièce.
En grimpant sur le dit canapé et en se dressant sur ses pattes arrière, Pomme peut  accéder à cet observatoire  qui, depuis quelques semaines, est devenu l’un de endroits favoris.
Lorsque nous ne sommes pas dans la pièce, elle n’y va jamais seule, préférant fréquenter les endroits où nous nous trouvons.
Mais depuis quelques jours, un peu fragilisée par mes soucis de santé, je suis plus fatiguée et il m’arrive de m’étendre sur le canapé pour regarder les informations à la TV.
Pour Pomme, c’est le rêve: son activité favorite et ma présence = deux éléments qui contribuent à la mettre de fort bonne humeur… si elle arrive à me faire accepter l’invasion de mon territoire.
Car, pour ma part, c’est un peu moins enthousiasmant: ma tête est posée sur des coussins… côté fenêtre!
Sacrilège, profanation!
Un jour de cette semaine, alors que je suivais les péripéties européennes, Pomme s’est dressée à côté de moi sur le sofa, pattes arrières au sol et pattes avant sur mon bras, plongeant son regard dans le mien comme elle sait si bien le faire.
J’ai senti venir le danger:

– Ah non, ne me regarde pas comme ça!  Je ne bougerai pas d’ici!

Elle a jeté un coup d’oeil à la fenêtre, puis un autre sur ma gênante et encombrante personne.
Puis, tout s’est passé très vite.
Elle a sauté sur mon estomac qui lui a servi de trampoline pour  repartir dans un autre bond.
L’atterrissage a eu lieu très exactement sur mon épaule gauche où elle s’est installée pour pouvoir regarder par la fenêtre le chat de la voisine.
Certains pirates ont un perroquet sur l’épaule.
Moi, j’ai un bichon havanais noir.
Pomme a l’habitude de se comporter comme un chat, ce qui ne l’empêche pas de m’obéir dès que je reprends les commandes.
Elle ne me gênait pas autrement, je l’ai laissée à son poste.
Au bout d’un moment, elle a changé de position et j’ai senti quelque chose sur ma tête.
Elle s’endormait…
Ses deux pattes avant et son museau pendouillaient sur mon front.
Si la situation était hilarante, elle était également inconfortable à souhait.
J’ai penché la tête en arrière pour la regarder, et elle a bougé de son côté.

– Pomme, tu ne crois pas que tu exagères, là?

Et là…
J’ai vu, à l’envers, les grands yeux noirs de mon Mogwaï qui me regardaient avec tendresse.
Elle m’a gratifié d’une délicate léchouille sur le nez et d’un soupir d’aise.
Je gloussais de rire, toute seule, avec mon chapeau vivant sur le sommet du crâne.
J’ai fini par l’en déloger avant que le torticolis ne s’invite à notre tête-à-tête.

Depuis, dès que je retourne dans le canapé, elle revient se percher sur mon épaule si je l’y autorise.
Dans ces moments-là,  je me félicite chaque jour de ne pas avoir adopté de Saint-Bernard! 

Martine Bernier 

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