Personne de ma connaissance ne va à l’hôpital ou en clinique en gambadant.
Je ne fais pas exception à la règle.
Hier matin, j’avais la désagréable impression de revenir deux ans en arrière.
Même décor, même problème de santé, même intervention…
J’ai même retrouvé quelques visages connus: mon chirurgien, le technicien spécialisé dans l’intervention en question, le radiologue…
D’autres éléments étaient différents.
Cette fois, je n’étais plus seule: mon Capitaine m’accompagnait.
Dès l’arrivée, un jeune infirmier s’est présenté et m’a expliqué qu’il s’occuperait de ma personne durant la journée.
Je connais bien l’intervention, que je vivais pour la troisième fois.
Tout a donc été facile sur ce plan… un peu moins sur d’autres.
Deux heures plus tard, je revenais en chambre, où m’attendait Celui qui m’accompagne, qui a saupoudré de tendresse et d’humour cette journée peu agréable.
Puis j’ai retrouvé « mon » infirmier, avec lequel j’ai eu une conversation plus approfondie.
Infirmier anesthésiste diplômé dans son pays, le Maroc, il a décidé de venir s’installer en Suisse, où il doit recommencer quatre ans d’étude pour obtenir l’équivalence de diplôme et le droit d’exercer.
Il lui reste deux ans, mais m’a confié qu’il aimait étudier, ce qui lui donne la motivation pour le faire dans une langue qui n’est pas sa langue maternelle.
Toute la journée, je l’ai observé.
Il est extrêmement minutieux, doux, réconfortant quand il le faut, souriant.
Je ne me fais pas de souci pour lui: ce jeune homme courageux arrivera à concrétiser son rêve qui est de travailler à 50% en Suisse tout en enseignant au Maroc ce qu’il a appris ici dans le domaine de la communication avec les patients.
A chaque fois que je suis hospitalisée, je m’émerveille de la manière avec laquelle les infirmiers et infirmières et la grande majorité des membres du personnel soignant assument leur tâche.
Ils adoucissent et dédramatisent des situations souvent difficiles pour les patients.
Pour ma part, la mauvais nouvelle de la journée a été d’apprendre que je devrais encore subir deux interventions minimum, dans les semaines à venir.
Une nouvelle qui ne m’a pas fait sauter de joie…
Et pourtant…
Au moment de partir, alors que je le remerciais pour ses soins et sa gentillesse, « mon » infirmier m’a remerciée lui aussi pour cette journée passée en ma compagnie, en ajoutant que « c’était bien ».
Croyez-le ou non, cette phrase a embelli ma journée!
Martine Bernier