Emilie du Châtelet: la redécouverte d'une femme étonnante…

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Savez-vous qui était Emilie du Châtelet?
Elle est restée dans l’Histoire comme étant la maîtresse de Voltaire, qui la surnommait « Mme Pompon Newton ».
Un surnom qui soulignait deux traits de sa personnalité.
Peu gâtée par la nature, Emilie était maigre, se maquillait souvent avec exagération pour essayer de corriger ses traits qui ne la satisfaisaient pas.
Mais elle était aussi une scientifique et une féministe en avance sur son temps.
Son intelligence, sa culture et son engagement aurait dû lui valoir une réputation plus flatteuse que celle pour laquelle nous nous souvenons d’elle…
La « maîtresse » de Voltaire… un terme plutôt réducteur pour celle qui se passionnait pour la physique et les mathématiques.

L’an dernier, une découverte a apporté un nouveau crédit au savoir d’Emilie.
Des documents ayant appartenus à la marquise ont été retrouvés.
Parmi eux, des cahiers aux pages recouvertes d’équation, un essai sur l’optique, et les manuscrits de  « l’Exposition abrégée du système du monde selon les principes de Monsieur Newton ».
Les plus précieuses de ces archives ont été vendues lors d’une vente aux enchères par Christie’s, à Paris, en octobre, comme l’avait alors relevé l’hebdomadaire « L’Express ».

Emilie était une femme mariée, mère de trois enfants.
Mais son mari, militaire, brillait par son absence et a feint d’ignorer la liaison de sa femme avec Voltaire.
Elle était follement amoureuse de l’écrivain, qu’elle a sauvé de la Bastille en lui ouvrant sa demeure alors qu’il devait fuir Paris , en 1735.
Ses « Lettres philosophiques » n’avaient pas plu aux autorités…
Dans le château de sa belle, Voltaire a aménagé un théâtre, un laboratoire pour Emilie…
Et tous deux ont vécu un amour qui a duré 14 ans, brillant  et nourri d’admiration partagée.
Voltaire lui a rendu hommage constamment.
Appréciant nettement moins que, à la fin de son existence, Emilie se passionne pour les doctrines métaphysiques de Leibniz, que détestait l’écrivain.
Il s’en moquera dans « Candide »…
Dès 1748, Voltaire fera des infidélités à sa muse, en courtisant sa nièce.
De son côté, elle vivra une nouvelle idylle avec  Jean-François de Saint-Lambert, un séduit militaire, philosophe.
Le 5 septembre 1748, Emilie met au monde une petite fille.
Cinq jours après, victime d’une infection, elle meurt, entourée par son mari, Voltaire et Jean-François.

Voltaire sera brisé par le décès de celle qui aura été si chère à son coeur.
Une femme intelligente, mal assortie à son époque, qui vilipendait les moralistes disant aux hommes de réprimer leurs passions et de réprimer leurs désirs.
Pour elle, le bonheur ne s’obtenait que par des goûts et des passions satisfaites.
Une ligne de vie qu’elle a suivie jusqu’au bout.

Martine Bernier

 

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