Avec le temps, l’Anglais Banksy est devenu un mythe.
Cet artiste des rues, roi du Street Art (graffiti), est un merveilleux semeur de poésie, de dessin à la fois espiègles et touchants.
La ville est pour lui une toile géante où il replante le décor à sa façon.
Comme la plupart de ceux qui connaissent son travail, j’aime ce qu’il fait, ce qu’il est ou semble être.
L’homme, nous dit-on, est anti-guerre et philanthrope.
Mais on sait si peu de choses de lui…
Banksy est un pseudonyme.
Très discret, il s’appellerait en réalité Robert Banks, serait né en 1974 et aucune photo de lui ne circule.
Lorsqu’il filme son travail, il dissimule soigneusement son visage, comme dans le documentaire « Faites le mur ».
En revanche, ses oeuvres, réalisées pour la plupart à l’aide de pochoirs, égaient les quartiers qui y ont droit, dans le monde entier, interpellent et amusent les passants.
Il se faufile dans les lieux les plus inattendus, comme dans l’enclos des manchots du zoo de Londres où il trace sur un mur: « On en a assez du poisson ».
Les dessins qu’il a peints sur la barrière de séparation israélienne en 2005 restent l’un de ses faits d’arme les plus célèbres.
Il joue avec l’actualité, le quotidien, tourne l’insupportable en dérision.
Les dessins de Banksy sont aimé..
Et puis, un jour, des marchands d’Art ont compris qu’il y avait moyen de se faire de l’argent avec ces oeuvres, beaucoup d’argent même.
Une première d’entre elles, « Slave labour », a disparu des murs pour se retrouver dans une salle de vente.
Une deuxième a suivi le même chemin cet été
Voici les photos que l’on trouve sur Internet montrant le mur avant et après.
Dans les quartiers concernés, les habitants se fâchent, protestent, sont malheureux de voir leurs murs privés de ces images qui apportaient de la beauté et de l’intérêt à leur environnement.
Fidèle à son habituelle discrétion, Banksy n’a pas commenté la disparition de ses trompe-l’oeil.
Et les médias expliquent que les oeuvres dans la rue n’ont aucun statut juridique.
Il n’est donc pas interdit de les prendre et des les vendre.
Quelle gifle pour un artiste qui choisit les murs de la ville comme terrain d’expression libre, offert…
Martine Bernier