J’ai acheté mon IPhone 3G en 2009.
Ce qui fait souvent dire à mes interlocuteurs, lorsque j’en parle: « Ah oui, c’est un vieux téléphone… »
Une phrase qui a le don de me plonger dans des abîmes de perplexité.
Quatre ans et déjà vieux…
Comme un ordinateur, comme tout ce qui vient de la nouvelle technologie.
Plus le temps de tomber en panne où de devenir indispensable que l’objet est déjà « vieux », « dépassé », « démodé ».
C’est parce que je n’ai pas envie de rentrer dans la course à la nouveauté que je ne change de matériel que lorsque celui-ci rend l’âme ou presque.
Mon téléphone portable avait donc encore de beaux jours devant lui, jusqu’au jour où…
Il y a quelques mois, ce grossier personnage a décidé d’abréger l’une de mes conversations avec mon Capitaine en s’éteignant, purement et simplement.
Horrifiée, j’ai regardé l’écran.
Il était noir, présentant uniquement la fameuse pomme de Apple.
J’ai éteins, rallumé, remis le code PIN, et rappelé mon Capitaine qui se demandait pourquoi je lui avais raccroché au nez.
Depuis, l’incident s’est répété assez souvent.
Et, à chaque fois, je vitupère contre la bête qui se remet lentement en état de marche.
Hier soir, même scénario.
En rappelant mon Capitaine, j’étais désolée:
– Il s’est encore arrêté!
– Oui, j’avais compris… il va falloir faire quelque chose.
– Je sais… mais je voulais attendre encore un peu. C’est affreusement cher, ces bêtes-là!
– Je t’ai dit que je t’en offrirai un pour Noël.
– Tu es gentil mais…
– Mais tu ne peux pas rester jusque là avec un téléphone qui boucle tout le temps . La prochaine fois que nous irons à Monthey, nous irons t’en acheter un.
Là, mon téléphone, comprenant sans doute que nous parlions de sa mort prochaine, a émis un grésillement.
Je n’ai pas compris si Celui qui m’accompagne a dit: « Je t’offrirai la boîte vide à Noël! » ou s’il a fait une boutade en me disant qu’il ne m’offrirait le téléphone qu’à Noël, le fait de voir arriver son fringuant successeur étant censé ramené mon IPhone à de meilleurs sentiments.
En raccrochant, je suis allée consulter Monsieur Google et j’ai constaté que je suis loin d’être la seule à rencontrer le même problème.
J’ai aussi réalisé que les offres Swisscom sont aussi variées qu’incompréhensibles dans leurs tarifs.
J’ai regardé mon téléphone et j’ai pris Pomme à témoin:
– Tu vois, il est stupide ce machin. Il aurait pu avoir une loooooonnnnngue vie tranquille sans risquer de filer au recyclage avant des années. Au lieu de cela, il fait l’andouille!
Pomme s’est approchée, et a posé sa truffe sur le téléphone.
Mais je crains que sa délicate façon de compatir aux malaise de l’IPhone ne suffise pas à changer sa destinée.
Martine Bernier