Mince… quelle constatation…
J’ai réalisé aujourd’hui que, oui… je suis un escargot.
Ne riez pas: je pense très sérieusement être loin d’être la seule.
A la différence des gastéropodes classiques, ma coquille est invisible.
Mais elle est bien là…
La première chose que j’y ai rangé, il y a très longtemps, est un livre de bonnes manières.
Ces bonnes manières qui nous étaient enseignées lorsque j’étais encore une mini-moi.
On nous y disait qu’il fallait sourire lorsque nous étions « en compagnie », y compris lorsque nous n’avions aucune envie de le faire.
Présenter un visage joyeux était la moindre des politesses.
J’avoue: il m’est arrivé à deux ou trois reprises, au fil du temps, de ne pas arriver à maintenir le masque du bonhomme sourire alors que je traversais des moments particulièrement difficiles.
Quand la coquille est pleine…
Parce que, j’ai oublié de le préciser, elle ne contient pas que mon livre.
J’y range aussi les tracas, petits et gros, que je reprends devant moi dès que je suis seule pour les régler un à un.
En ce moment, ma coquille est bien remplie.
Elle contient un souci.
Un seul souci, mais bien dodu.
Comme je n’ai aucun moyen de le résoudre puisque sa solution ne dépend pas de moi, je le pousse tant bien que mal dans ma coque où, vu sa taille, il a bien du mal à rentrer.
Il est de ceux qui demandent de la patience et du temps…
Sur les murs intérieurs de ma coquille, j’ai écrit: « A chaque problème sa solution. »
Et je relis la phrase en attendant que son contenu disparaisse…
Martine Bernier