Savez-vous quel personnage m’a le plus séduite dans Harry Potter?
Hedwige… la chouette harfang des neiges.
Ce bel oiseau, considéré en Europe comme une chouette et en Amérique du Nord comme un hibou, m’enchante depuis longtemps.
Son aspect, sa grâce, sa couleur… je comprends qu’il soit devenu l’emblème aviaire du Canada et qu’il ait plusieurs fois été mis en vedette dans les livres (y compris par Jules Verne!), des BD, des films etc.
Quand j’ai lu Harry Potter puis que j’ai vu le film, j’ai eu une inquiétude.
Il y a eu des précédents.
Les 101 Dalmatiens comme la BD « Boule et Bill » ont déclenché une telle sympathie de la part des enfants et de leurs parents qu’il y a à l’époque eu un véritable ruée.
Tout le monde voulait l’un de ces chiens … et certains éleveurs, n’arrivant plus à satisfaire la demande, ont fait beaucoup de mal à la race en croisant des chiens qui n’auraient pas dû l’être, donnant naissance à des petits plus fragiles, voire tarés.
Quand j’ai vu cet oiseau sublime et fascinant dans Harry Potter, donc, j’ai eu peur pour lui.
Il est parfait dans l’histoire, dans le rôle, dans le décor.
Mais comment allait réagir le public, pas toujours très mature en ce qui concerne les coups de foudre enfantins?
Evidemment, ça n’a pas manqué: beaucoup se sont demandé si l’harfang des neiges ne pourrait pas faire un bon animal de compagnie.
Résultat,de nombreux Anglais ont, dit-on, adopté des chouettes, pour les relâcher ensuite, lorsqu’ils s’en sont lassés.
Le site « Internaute » expliquait à l’époque qu’un centre d’accueil pour les chouettes, à Corwen, au Pays de Galle, avait ainsi été interrogé et avait confié qu’il devait faire 
face à l’arrivée récente d’une centaine de chouettes et hiboux… alors qu’en temps normal, une petite dizaine d’animaux fréquentaient le refuge.
En cause: la législation trop souple du Royaume-Unis, qui n’interdit pas l’adoption d’animaux sauvages à condition qu’ils n’aient pas été prélevés dans la nature.
Une initiative impossible en France ou en Suisse, notamment.
Ici, pas question de céder aux caprices, et c’est tant mieux.
Les animaux sauvages sont en principe protégés par une loi qui interdit leur détention, leur vente ou leur achat.
Lorsqu’elle a appris ce qui arrivait aux chouettes, indirectement par sa faute, l’auteure d’Harry Potter, J.K. Rowling, a pris la parole pour estimer qu’il serait nettement plus malin de parrainer une chouette ou un hibou dans une réserve naturelle ou un parc animalier.
Le rêve qu’elle a engendré doit rester dans le domaine de l’imaginaire…
Martine Bernier
