Moi qui aime la pluie… cette année, je suis gâtée.
Et je savoure mon petit bonheur comme un plaisir interdit.
A force de voir les journaux télévisés rabâcher à propos de « cet été pourri », je finis par me dire que j’ose à peine avouer que je préfère toujours de loin la pluie à la canicule.
Mince, c’est de l’eau qui nous tombe sur la tête, pas des bombes!
Nous ne sommes pas inondés, tout va bien!
Si je compatis avec les professionnels qui ont à souffrir de la pluie pour différentes raisons, je reste hermétique face aux jérémiades des vacanciers qui semblent indignés par « ce temps pourri ».
Comme si c’était la première fois que l’été est pluvieux et comme si les bonnes conditions météo nous étaient dues…
Tsss…
J’entends encore ma grand-mère grommeler « il n’y a plus de saison! » en regardant le ciel gris d’un jour de juillet, ou une femme me dire, alors que j’avais 20 ans, qu’elle s’était mariée un jour d’août… dans la neige des années auparacant.
Comme quoi… les caprices de la météo ne datent pas d’hier.
Ce matin pour la sortie de Pomme, elle aussi a manifesté sa désapprobation.
Son joyeux élan matinal a été freiné dès le perron lorsqu’elle a réalisé qu’il pleuvait.
Comme à chaque fois, elle est allée se réfugier prudemment sous « son » sapin, levant les pattes bien haut à chaque pas pour éviter de se transformer en serpillère.
Sous l’arbre, elle a reniflé consciencieusement chaque centimètre de sol.
Pendant ce temps… je profitais de l’instant.
Lorsqu’il fait grand soleil, c’est carré: il fait bleu, très chaud, la lumière est aveuglante, ce que mes yeux supportent mal.
Tout le monde sourit ou presque, les oiseaux chantent, les insectes volent.
Quand il pleut, c’est un véritable ravissement pour moi.
Non, ne me faites pas enfermer tout de suite, je m’explique!
Dès qu’il pleut et que je suis dehors, je ferme les yeux.
Le bruit de la pluie et du vent dans les feuilles est l’un de ceux que je préfère…
Le chant des oiseaux n’est pas le même.
Ils s’interpellent d’arbre en arbre.
L’odeur de la terre et de l’herbe mouillées a quelque chose d’irrésistible pour moi.
L’atmosphère est différente…
Wouaf.
Pendant que je me livre à ma dégustation matinale de ce temps rafraîchissant, Pomme est retournée sur le perron et attend que je lui ouvre la porte.
Pas question pour elle de rester sous la pluie, sous peine de bouder pour le restant de la journée.
De retour dans mon bureau, j’ai l’impression qu’il s’est transformé en cocon dans la pénombre de ce jour assez sombre.
J’adore…
Avant de me remettre à mes écritures, je découvre une photo déposée sur son « mur » par l’une de mes amies qui aime associer à chaque journée une image pleine de poésie.
Celle-ci me séduit: elle prend le contre-pied de la morosité ambiante et abonde dans mon sens.
Puis, je regarde mes mails et je tombe sur le message provenant d’une femme délicieuse avec laquelle je travaille souvent.
Elle le termine en me souhaitant une « bonne journée parapluie ».
J’adore…
Martine Bernier