En 1996, lorsqu’est sorti «Le Journal de Bridget Jones», je l’ai acheté et je l’ai lu.
Comme des dizaines (ou centaines?) de milliers de femmes à travers le monde, je me suis attachée à cette trentenaire londonienne qui travaillait dans le monde de l’édition, essayait de gérer ses aventures amoureuses et… sa famille.
C’était drôle, frais, léger…
J’ai lu la suite, sortie en 1999 («L’âge de raison»), dans laquelle elle trouve enfin le compagnon idéal en la personne de Mark Darcy qu’elle accepte d’épouser.
Dans la foulée, j’ai vu les deux adaptations cinématographiques, toujours amusée par les personnages, l’histoire, l’atmosphère, et la fantaisie qui enrobait le tout.
Puis la nouvelle est tombée: début octobre sortait le troisième tome, « Folle de lui ».
Ravie, je l’ai précommandée et, lorsqu’il est arrivé, je l’ai commencé avec impatience.
Et là, dès les premières pages, quelle déception!!!
Comme beaucoup d’autres femmes, j’ai grandi avec Bridget.
Elle a désormais 51 ans, nous dit-on, et tient toujours son journal devant lequel je suis restée perplexe.
Première énorme erreur de l’auteure Helen Fielding: elle a fait mourir Mark Darcy!
Or, j’avais envie de retrouver Bridget dans son rôle de femme mariée mère de famille, ou, à la rigueur, divorcée… mais pas veuve!
Il était un pilier de l’histoire.
Deuxième énorme déception: elle a beau avoir franchi le cap de la cinquantaine, notre héroïne n’a toujours pas mûri mentalement.
Le mot qui me vient à l’esprit pour la décrire?
Puérile.
Ses préoccupations sont toujours aussi futiles.
Mais ce qui faisait rire à propos d’une jeune femme n’est plus du tout amusant pour une femme de son âge.
Il ne nous est plus possible de nous identifier à elle, nous les nanas de sa génération.
Nous ne nous reconnaissons plus en ce curieux spécimen.
A moins d’avoir une vocation de cougar, d’être une veuve très à l’abri du besoin, maman, à 50 ans, de deux jeunes enfants partiellement élevés par une baby-sitter, et de passer son temps à envoyer des SMS idiots à des amis , y compris en pleine réunion de travail.
Ses seules préoccupations: garder son « toy boy » dans sa vie et se maintenir à 60 kg.
Enfin… quand je dis travail… je me comprends.
C’est totalement irréaliste, décalé, et ne permet plus à grand monde de s’identifier au personnage en question.
J’ai comme l’impression qu’Helen Fielding a écrit son livre soit parce qu’elle a été harcelée pour le faire, soit pour arrondir ses fins de mois.
L’histoire est inexistante, il ne se passe rien ou presque, et ce n’est franchement plus drôle.
Enfin quand je dis qu’il ne se passe rien, je suis mauvaise langue: Bridget finit par retrouver l’amour en fin de bouquin.
J’ai les plus grandes craintes pour le film qui, très probablement, verra le jour dans quelque temps, reprenant le fil du livre.
Renée Zellweger, ne se ressemble plus (les uns parlent de botox, les autres de chirurgie esthétique responsable de son nouveau visage).
La seule chose qui pourrait m’inciter à aller le voir?
Le fait que l’on murmure que le film la mettra en scène » avec dix ans de moins et un mari toujours en vie », a révélé le site 20 minutes.fr
J’irais donc, parce que le mari en question, si les producteurs ne sont pas totalement dénués de jugeote, serait alors toujours incarné par Colin Firth… qui serait à mes yeux le seul attrait de l’aventure.
Martine Bernier
Si vous avez envie de vous faire une idée par vous-mêmes, sachant que les goûts et les couleurs, n’est-ce pas… : « Bridget Jones – Folle de Lui », Helen Fielding, Albin Michel