Tous les journalistes de la presse écrite le savent: il est rare qu’ils reçoivent des réactions aux articles qu’ils font paraître.
Sauf lorsque ceux-ci touchent à des sujets chauds qui provoquent alors des courriers plus ou moins virulents.
Mais, la plupart du temps, si vous travaillez en magazine notamment, les retours sont plus rares.
Les réactions se font plutôt « en direct », lorsque vous croisez quelqu’un qui vous lit et qui a envie de vous parler.
Depuis que j’écris, j’ai toujours mis un point d’honneur à répondre à chaque personne qui m’envoie un courrier.
C’est la moindre des politesses.
Je suis toujours touchée par les commentaires, qui débouchent parfois sur des confidences émouvantes.
Certains articles nous parlent plus que d’autres.
Il y a quelques semaines, j’ai reçu un mail d’une dame qui me lit régulièrement et m’a déjà écrit quelques fois.
Dans son message, elle me parlait d’un sujet dans lequel je traitais des raisons pour lesquelles nous avons tous parfois envie de nous décommander lorsque nous devons aller à un dîner ou à un spectacle que, pourtant, nous avons envie de découvrir.
Elle m’a expliqué qu’ elle avait souvent été confrontée à ce genre de tentation, après avoir vécu deux deuils très éprouvants, et que cela lui avait été reproché.
Et ajoutait qu’à la lecture de mon article, elle avait réalisé qu’elle était loin d’être la seule à vivre ce genre d’expérience et qu’elle en avait été réconfortée.
C’était quelques mots, un message court tapé sans doute à la hâte.
Mais elle avait pris le temps de me faire part de ce qu’elle avait ressenti, et cela m’a fait un plaisir immense.
Les réactions comme la sienne nous confortent dans l’idée que nous n’écrivons pas dans le vide, que certains de nos mots peuvent apporter un certain réconfort, intéresser, informer ou interpeller.
L’importance des mots me fascinera toujours.
Martine Bernier