Aurélien et mon Capitaine

Nous n’avions pas revu Aurélien, le cadet de nos petits-enfants, depuis Noël.
Cadet pour quelques mois encore puisqu’il sera détrôné dans ce classement avec l’arrivée de son nouveau cousin attendu pour ce printemps.
Nous avions quitté, le soir de Noël, un petit bout de trois mois.
Cette fois, c’est un joyeux bébé de bientôt cinq mois qui nous a rendu visite avec sa maman, rayonnante dans son nouveau rôle.
Nos petits-enfants sont tous très différents les uns des autres.
Avec son teint et ses cheveux clairs et son regard encore tout bleu pour l’instant, Aurélien est devenu, comme chacun d’eux, un irrésistible lutin.
Au cours de ces quelques heures passées j’ai eu l’occasion de découvrir chez lui une expression  à faire fondre le coeur des écureuils.
Dans un geste très mutin, il baisse légèrement la tête, pose sur vous son regard… et s’il voit que vous répondez à son invitation, il vous offre un sourire tout simplement irrésistible.
J’ai comme l’impression que, comme son cousin Nawee, il possède déjà un potentiel de malice.
Magaly, sa maman, nous a expliqué que chaque jour vers la même heure, il s’offre une crise de pleurs alors que, tout le reste de la journée et de la nuit, son humeur le porte vers le sourire.
Curieuse de voir le phénomène, j’ai pu me rendre compte qu’il se vérifiait.
Bien qu’il ait mangé, qu’il ait été changé, cajolé… il a commencé à pleurer vers 17 heures.
La fatigue me direz-vous?
Oui, visiblement… sauf qu’il résiste au sommeil, ce qui le fâche plus encore.
Magaly l’a posé sur le canapé où elle lui avait ajusté un nid et s’est placée sur un siège à un mètre de là pour qu’il puisse trouver son sommeil.
Mais rien n’y faisait… il pleurait toujours  lorsque mon Capitaine, qui assistait discrètement à la scène sans intervenir s’est levé et allé s’asseoir  à côté de lui, sur le canapé.
Il n’a pas prononcé le moindre mot, mais il a pris sa main et l’a caressée.
En quelques minutes, le bébé était calmé.
L’accalmie a duré assez longtemps.
Et moi, j’étais profondément émue de voir mon bon géant dans ce rôle…
Il aime les enfants, tient auprès de chacun de nos petits un rôle particulier.
A chaque fois que je le vois avec l’un d’eux, je le regarde mener tranquillement cette opération d’apprivoisement mutuel.
Et là… il se révélait être une nounou à la carrure de rugbyman, mais pleine de douceur.
Nous avons passé une belle après-midi, tous les quatre, rejoints par mon fils, tendre petit papa, en fin de journée.
Lorsqu’ils sont partis, à peine avions-nous fermé la porte que mon Capitaine s’est tourné vers moi, une lueur amusée dans les yeux, sachant très bien ce que j’allais lui dire.
Il a dit, modestement: « Oui, je sais, je suis génial! »

Martine Bernier

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