Pour le dernier jour de ce week-end consacré à Kim, j’ai proposé de lui présenter pour la première fois la Fondation Gianadda.
Je lui en avais déjà souvent parlé, et il savait que c’est un endroit magique, pour moi.
Je ne voulais pas l’y emmener trop tôt: il fallait qu’il soit prêt à apprécier ce qu’il allait voir.
Avant de partir, il m’a rejointe dans mon bureau où je lui ai offert deux marque-pages, tous deux à l’effigie de statues que l’on croise dans le jardin de la fondation: le Pouce de César, et les Nanas de Niki de Saint Phalle.
Dans la voiture, je lui ai parlé des sculptures qui ornent désormais chaque rond-point de Martigny, du passé romain de la ville, des vestiges retrouvés…
J’avais une petite appréhension: bien sûr, lorsque nous en parlons, Kim se montre intéressé par la peinture et l’Histoire.
Mais comment réagirait-il une fois sur place?
Et bien… il m’a surprise…
En franchissant les quelques mètres qui séparent le parking de l’entrée, il m’a demandé pourquoi « le monsieur qui a fait le musée l’a créé. »
Je lui ai raconté l’émouvante histoire des deux frères, Pierre et Léonard Gianadda.
Les montrer à Kim a été l’une des premières choses que j’ai faites en entrant dans la Fondation.
Il était important qu’il sache à qui nous devons ce lieu unique.
D’entrée, dès que nous avons commencé à visiter les expositions, il a sorti un petit carnet de sa poche, m’a demandé un stylo et… a pris des notes.
Nos longues conversations concernant la culture, concernant le fait qu’il sera riche de tout ce qu’il verra, écoutera et retiendra, tout cela semble avoir porté ses fruits.
Il est parti à la découverte de la fondation en véritable mini aventurier.
Nous avons commencé par la partie historique, mettant en valeur les vestiges, les statues et les objets romains retrouvés.
Puis nous sommes descendus à la rencontre des tableaux avant de voir la très belle collection de voitures anciennes.
Un jus d’orange avant de nous attaquer au jardin… et pendant cette pause, nous avons repéré les sculptures qu’il avait le plus envie de voir, grâce à un plan très ludique.
J’ai réalisé très vite que, du haut de ces huit ans, il avait envie… de tout voir.
Nous avons donc fait le tour du jardin en affrontant la glace venue prendre possession des portions d’allées les moins exposées au soleil.
Chaque oeuvre d’art était prétexte à découverte, à une photo, chaque escalier descendant vers les ruines romaines a été exploré..
Les canards d’ornement qui nagent sur le petit étang que ne se lasse pas de contempler la « Femme sur un banc », de G. Segal, ont été eux aussi l’occasion d’un moment joyeux et frais…
Même les noms des arbres inscrits sur de petits panneaux ont intéressé notre mini compagnon, sans que nous ayons eu besoin d’attirer son attention sur eux.
Midi approchant, nous avons proposé à Kim de prendre notre repas sur place.
Nous étions les seuls clients, en ce dimanche piquant de février, profitant de la grande véranda chauffée du pavillon Léonard de Vinci que nous avons visité une fois le déjeuner terminé.
Nous voulions encore passer par l’amphithéâtre de Martigny, datant de l’époque où elle était encore ville romaine appelée Claudii Vallensium.
Le lieu a enchanté Kim qui, tout au long de la matinée, a semblé passer de surprise en surprise.
Avant de quitter la belle Romaine, un dernier crochet par le giratoire qui accueille le Minotaure de Hans Erni.
La boucle était bouclée…
Plus tard, alors que nous le raccompagnions chez lui en revenant sur les épisodes vécus au cours de ces trois jours, j’ai demandé à Kim ce qu’il avait préféré.
Sa réponse a fusé: « La Fondation! Et puis le tournoi de jeux, et puis le zoo, et puis… »
Je lui ai dit: « Si tu veux, nous pourrons retourner avec toi à la Fondation pour que tu puisses voir les prochaines expositions… »
Il était emballé.
Et moi… soulagée!
Je me serais senti très coupable si cette première visite l’avait dégoûté des lieux d’art…
Martine Bernier
2 réflexions sur “Kim découvre la fondation Pierre Gianadda”
Bravo Kim, Bravo Martine !
Je repense à notre jeunesse à mes soeurs et moi, lorsque notre mère nous emmenait dans les galeries d’art lausannoises, car les musées étaient payants. Nous n’étions pas si conscients des problèmes pécuniaires du ménage, mais de nous emmener voir des tableaux accrochés au mur, nous ennuyait profondément. Plus tard, bien plus tard, trop tard, je lui dis souvent MERCI !
Bonne chance, Kim.
Merci, Jean!! J’espère que Kim se souviendra lui aussi de ces moments, plus tard, et que que ces intrusions dans ce monde magique à mes yeux éveilleront en lui le goût et la curiosité pour tout ce qui touche à la culture…