Il fait un froid mordant, ce matin alors que, peu avant sept heures, je sors Pomme pour la première fois de la journée.
La veille au soir, un vent violent nous avait étourdies…
Cette fois, plus de souffle, mais ce froid qui a une fois de plus gelé l’épaisse couche de neige sur la petite pelouse du jardin.
Il fait noir.
Seule la lumière des quelques lampadaires de l’allée nous éclaire.
J’ai déjà la tête dans l’article qui m’attend ce matin.
J’y ai réfléchi tout le week-end: il me donne un peu de fil à retordre…
Pendant que je suis plongée dans mes pensées, Pomme explore son territoire.
Elle renifle les pistes de je ne sais quel animal venu furtivement pendant la nuit…
J’entends la neige crisser sous ses pas.
La sortie terminée, nous retournons ensemble vers le perron et j’ouvre la porte.
Je l’appelle doucement.
Dans un premier temps, je la devine au bout du jardin.
Mais c’est bien connu: je suis myope, et mes lunettes dorment encore!
Je cherche mon Mogwaï introuvable, l’appelle… et m’inquiète: il n’a pas pour habitude de me laisser sans nouvelle!
Je m’éloigne du perron, y revient et… en regardant par la porte vitrée, j’aperçois Pomme assise en haut de la première volée d’escaliers.
Petit bouddha tranquille, elle me contemple avec curiosité.
Comment a-t-elle fait pour entrer sans que je la remarque? Mystère…
Je suis tellement soulagée que j’en ris toute seule en allant la rejoindre.
Je me penche vers elle et lui pose un baiser sur la truffe, auquel elle répond par un délicat coup de langue.
Puis elle grimpe la deuxième volée d’escaliers, se rassied et patiente.
Elle sait que c’est là que je lui donne sa « récompense » du matin.
Récompense qu’elle prend entre ses dents et qu’elle file déguster dans son panier.
La journée peut commencer!
Martine Bernier