Petite conversation avec l’un de mes amis lointains par téléphone:
– C’est vrai que nous ne nous parlons pas beaucoup depuis quelques mois…
– Pas grave: je sais que tu travailles beaucoup…
– Toi aussi, d’ailleurs!
– Oui… sauf que moi, je peux téléphoner en travaillant! Tandis que toi, tu as besoin de ta tête.
– Enfin… J’espère surtout que tu sais que je suis là, que je n’ai pas disparu de ta vie.
– Je le sais. D’ailleurs, c’est toujours toi que j’appelle quand j’ai envie ou besoin de parler. Je crois que tu es la personne qui me connait le mieux.
– Ca c’est gentil!
– Non, c’est vrai. Je sais bien que tu n’es pas loin. C’est un peu comme la vraie famille, celle à laquelle on tient. Pas besoin de s’appeler tous les jours, mais c’est inexplicable: on sait qu’elle ne nous lâchera pas, qu’elle sera toujours prête à voler notre secours. J’exagère?
– Non. C’est exactement ça…
J’y repensais dans la journée.
Nous avons dans certains endroits, proches ou lointains, quelques points d’attache, des phares dans la nuit, des refuges dans la tempête.
C’est une chance énorme…
Martine Bernier