Pomme dans la voiture, monceaux de cadeaux dans le coffre, fleurs, gâteaux… nous étions sur la route qui nous menait chez mon fils cadet pour fêter les anniversaires couplés de notre Fleur d’Asie et de Kim.
Je me doutais bien que ce serait une belle journée, mais n’imaginais pas qu’elle serait aussi douce.
Nous avons été reçus comme des rois, et l’éclat de cette journée d’été adoucie par la pluie de la veille et par la présence d’un ventilateur, était radieux.
Jee, notre Fleur d’Asie m’avait confié un jour qu’elle n’avait pas eu de jouets lorsqu’elle était enfant.
Et, visiblement, la page n’a pas été tournée.
Comme il semblerait suspect d’offrir à ses trois fils des jouets de fille pour que leur maman puisse combler ce manque, j’ai décidé de fêter rétrospectivement ces anniversaires d’enfant, d’adolescente et de toute jeune femme qu’elle n’a pas eus.
Les paquets que je lui apportais hier étaient tous remplis de jouets.
Parmi elle une grosse peluche très particulière dont elle avait un jour dit qu’elle en rêvait.
Il faut ce qu’il faut!
Pour Kim, autre option.
Outre des « poupées » de super héros, j’ai préparé une grosse et élégante boîte de bureau remplie de surprises en tout genre, axées sur les activités manuelles, la déco, le bricolage…
Le tout accompagné d’un jeu d’échec offert par mon Capitaine.
Arrivés sur place, j’ai eu un doute.
Avais-je visé juste où allais-je récolter le « flop » de ma vie?
Quand j’ai vu la réaction de notre Fleur d’Asie à la vue de ces poupées et peluches, et que j’ai pu observer Kim, ravi de ses cadeaux, j’ai été rassurée…
Au cours de cette journée très tendre, Nawee, notre petit-fils aventurier de même pas deux ans, a été totalement craquant.
Espiègle, drôle, charmant… il établit avec nous un contact qui s’enrichit à chaque visite, révélant ses premiers intérêts, pour la musique, notamment….
Craquant petit bonhomme…
Alors que je venais de faire une partie d’échec avec Kim, j’ai ensuite en envie de passer un petit moment en tête-à-tête avec Timoté, le petit dernier de la famille.
Ses parents s’affairaient dans la cuisine, mon Capitaine était au salon, Nawee jouait dans son bac à sable et Kim explorait le contenu de sa boîte à merveilles.
J’ai approché ma chaise de la balancelle pour bébé dans lequel il était installé, et j’ai commencé à lui parler.
Timoté aura trois mois la semaine prochaine, et a dépassé le stade de l’anxiété qui ne le quittait pas après sa naissance si difficile et les jours de séparation d’avec ses parents qui avaient suivis.
Aujourd’hui, son regard est celui d’un bébé heureux…
Il a très vite reporté son attention sur moi et m’a adressé un sourire à faire fondre ce qui nous reste de banquise.
Un sourire qui se glissait jusque dans l’expression de ses grands yeux noirs.
Il souriait, gazouillait, semblait glousser de joie.
Hier, Timoté a mis sa grand-mère dans sa poche, irrémédiablement, comme ses deux frères, son cousin et Eya l’ont fait avant lui.
En fin de journée, lorsque j’ai confié à Jee que j’avais eu un peu peur d’être ridicule avec mes cadeaux régressifs, elle a réagi avec conviction… et a souligné le fait que, pour Noël, elle aimerait que je reste sur cette lancée.
Kim, de son côté, m’a avoué que son cadeau préféré était la grosse boîte surprise… à refaire!
Et tandis que nous terminions la journée par des dessins et l’apprentissage des tampons encreurs que j’avais ajoutés dans la boîte, notre Fleur d’Asie m’a glissé:
– Tu sais, c’est une bonne idée la boîte!! Moi aussi j’aime beaucoup!
Message reçu!
Nous sommes rentrés au Nid heureux de cette journée et de ces petits bonheurs semés…
Martine Bernier