Nous étions en mission commandée à Thonon lorsque mon Capitaine m’a dit:
– Tu viens? Il y a une librairie Majuscule dans la rue… On va voir?
– Aïe… tu sais que c’est toujours risqué de me lâcher dans une librairie…
– Bah, c’est juste pour voir comment est conçu le magasin!
Il en avait manifestement envie: j’ai accepté, bien décidée à rester ferme et à résister à tous les livres présents.
Et des livres… il y en avait…
Nous étions au paradis!
Aucune importance: j’ai dit que je ne craquerais pas, je ne craquerai pas!
Et puis…
Mon Capitaine a attiré mon attention sur un rayon.
Le rayon des fameux carnets Paperblanks.
Stoïque, je répondais à chaque fois qu’il m’en montrait un, que je l’avais déjà où qu’il n’était pas aussi beau que ceux qui me plaisent d’habitude.
J’étais plutôt fière de moi lorsqu’il a sorti un carnet coloré.
J’ai reconnu le pont de Monet, même si les couleurs ne correspondaient pas vraiment.
La couverture est recouverte de son écriture, et de sa signature.
C’est idiot, je sais… mais cela me touche toujours.
Mon Capitaine le sait bien: il a filé vers la caisse avec le carnet en question et me l’a offert.
Et me revoilà avec un nouveau compagnon de route… et le sentiment d’avoir auprès de moi un homme incroyablement attentionné…
Martine Bernier