Domestiquer l’antre de la Bête!

La semaine prochaine, Max, mon brave Mac, va recevoir une visite importante: celle de Stéphane, Grand Maître du Savoir Informatique.
Cette visite me ravit… et m’inquiète tout à la fois.
Car donner accès à Max exige aussi de laisser mon visiteur pénétrer dans mon bureau, ce qui risque de lui valoir un traumatisme grave.
L’antre de la Bête!
Le moins que je puisse faire est de redonner un visage accueillant à mon refuge.
Ce matin donc, pleine d’entrain, je rentre dans la pièce, m’installe devant l’écran et jette un coup d’oeil à la ronde à ce qui m’entoure.
Mon bureau, ou plutôt l’ensemble de trois meubles qui le constituent, est une fois encore recouvert d’une foule de choses.
C’est vrai que la semaine a été dure, mais quand même!
Je recommence la ronde traditionnelle: mes envahisseurs sont essentiellement des livres, cahiers, notes, magazines, courrier, documents en attente de rangement.
Sous l’oeil de Pomme, je commence à ranger…
Et je m’autohouspille…
Depuis de longs mois, j’ai adopté une nouvelle technique de rangement.
Deux paniers trônent sur mon bureau: l’un sur l’imprimante, l’autre à l’extrême bord du bureau.
A la base, ils étaient destinés à accueillir les documents traités en attente de classement.
Mais, avec le temps, je dois bien l’avouer, j’ai fini par y déposer les documents mal aimés, ceux dont je repousse le traitement à des jours meilleurs… et lointains.
L’heure est venue!
J’attaque, range, classe, farfouille… et je tombe sur un petit objet qui me fait fondre le coeur à la seconde où je le prends en main.
Un bricolage d’enfant…
Une tête de lapin rouge et jaune, réalisée en pâte à modeler par Kim…
J’ouvre l’une de mes précieuses boîtes et le dépose délicatement à côté d’une souris faisant la sieste sur un confortable coeur matelassé, clin d’oeil de mon Capitaine.
Ce bureau voué au travail est étroitement lié à ma vie de tous les jours…
Cette particularité m’a culpabilisée pendant longtemps jusqu’au moment où j’ai lu qu’une étude très sérieuse tendait à prouver qu’un bureau « en désordre » est l’expression d’une créativité précieuse dans le travail.
Hé hé… voilà qui m’arrange!
Bon, je vous laisse: je vais domestiquer et ordonner ma créativité!

Martine Bernier

par

2 réflexions sur “Domestiquer l’antre de la Bête!”

  1. Ma pauvre Martine,

    J’aurais tellement voulu te donner des leçons de rangement, partant du principe suivant : Bureau bien ordonné, tête bien ordonnée.
    Longtemps, ai-je rêvé de l’intérieur d’une maison immaculée. Blanc sur blanc, comme ses habitants, bref une maison d’anges, sans sexe, sans haussement de voix, la zénitude dans tout son ennui.
    Il y a bien longtemps, je suis rentré de vacances. Mes collaborateurs ont cru bien faire, ils ont rangé mon bureau. Je leurs ai témoigné ma profonde reconnaissance, même si je n’étais plus certain qu’il s’agissait de ma place de travail, d’autant plus que je ne retrouvais plus rien !
    A la maison, mon bureau dessiné par Bruce Burdick, un ensemble à plus de 40’000.- francs, avec un fauteuil dessiné par Mario Bellini, dont j’ai pu acquérir le tout pour 2’000.- d’un chef de service bien payé, est devenu quasiment invisible. L’imprimante Epson 4900 couvre entièrement la demi-lune. L’écran tactile Wacom 21 pouces est entouré de montagnes de papier de coffrets des CD de Beethoven et de Schumann et de Chopin, des Disques dures externes, ainsi que qu’une centaine de sauvegardes sur CD, sans oublier les trois petits haut-parleurs JBL, le tout rempli d’une poussière séculaire. Le coffret de toutes les oeuvres de Bach est posé, lui, sur la corbeille à papier qui déborde. Je ne me retourne pas, car j’y verrais sur les éléments USM parfaitement organisés, des montagnes de CD posés les une sur les autres. Heureusement que leur boîte les protègent, ainsi les opéras monumentaux de Wagner ne sont pas écrasés par une musique plus légère. Je ne vais pas les compter, car de toute façon, je m’arrêterais à 1000. plus loin, une réserve de rouleaux de 27 mètres de papier photo pour nourrir l’imprimante, quelques classeurs de photographies de voyages, des dizaines de tirages récents entreposés avec cette négligence qui me caractérise. Peut-être ne suis-je pas aussi attaché à ma production et un peu moins narcissique que je ne le crois ! Je passe encore quelques détails inavouables, car je désire garder quelque crédit auprès de toi, mais je tenais à te dire que, peut-être, il y a deux sortes de créatifs. Nous faisons partie, toi et moi, de la deuxième catégorie. Celle qui semble devoir vivre dans son indescriptible bordel organisé, et qui, en plus, n’autorise aucun temps précieux pour des tâches subalternes comme le ménage.

    Personnellement, j’ai trouvé la solution pour la maintenance de mon installation. Un ingénieur passionné de Mac qui a presque autant de manque d’ordre chez lui et en qui j’ai une confiance absolue, même si, parfois, il me dépanne à distance. Ainsi, quand même, suis-je un peu moins honteux de cette antre où personne n’a le droit d’entrer sans le guide expérimenté. Et même !

    Alors ? Pas de souci, l’essentiel est préservé.
    Gros becs empoussiérés, mais affectueux !

    1. Aaaah, Jean!!! Comme ton message fait du bien! Je ne suis donc pas seule dans mon cas! Je crois que j’aimerais beaucoup ton bureau…
      Quant au mien… roulement de tambour…. je viens de le ranger.
      Enfin… je me comprends.
      A mes yeux, il est étonnamment net.
      Je ne suis pas tout à fait certaine que mon avis serait partagé par la majorité!
      Je t’embrasse de manière tout aussi affectueuse… et un brin dépoussiérée! 🙂

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