– Qu’est-ce qu’il y a, Pomme? Je ne comprends pas…
Cela faisait plusieurs jours que mon Mogwaï semblait vouloir me faire passer un message.
Tous ses besoins étaient comblés, y compris celui des caresses… et pourtant, elle continuait à me jeter des regards appuyés, comme si elle était en attente de quelque chose.
Ce dimanche matin, son premier geste avait été de s’approcher du lit et de me fixer longuement.
– Bon… je ne sais pas si c’est ce que tu veux, mais je vais te faire une beauté.
Vingt minutes après, le temps que je m’apprête, elle se retrouvait dans mon salon de toilettage improvisé.
– Comme le printemps n’est pas encore là, je vais juste légèrement couper ton pelage, pour que tu ne prennes pas froid. Mais je sais ce que tu veux…
Chaque année, c’est la même chose.
A peu près toujours à la même époque, Pomme déprime.
Ses poils ont poussé pendant l’hiver, la transformant en bouboule, look qu’elle n’apprécie visiblement pas.
J’ai donc commencé à élaguer et à égaliser.
Pour ma mini cliente, ce n’était visiblement pas une contrainte.
Lorsque j’ai eu terminé, je lui ai dressé le bilan des opérations:
– Voilàààà! Tu es belle! Je ne fais pas plus court, mais dès que les beaux jours seront revenus, tu auras droit à ta coupe d’été. Et tu auras un bain la semaine prochaine…
En la posant sur le sol, j’ai constaté sans erreur possible que, cette fois, j’avais visé juste.
Elle avait retrouvé sa bonne humeur
Le soir, juste avant d’éteindre la lumière, je l’ai regardée.
Elle était blottie dans son panier, recouverte de sa couverture avec laquelle mon Capitaine l’avait bordée de peur qu’elle ne prenne froid.
Seule sa petite tête dépassait, la rendant parfaitement irrésistible.
Quand elle a senti que je l’observais, elle a rouvert les yeux et m’a rendu mon regard.
– Bonne nuit, Pomme… j’espère qu’aujourd’hui, j’ai enfin compris ce que tu voulais me dire!
J’ai éteint et j’ai entendu un petit soupir.
D’aise ou de dépit???
Martine Bernier