Hier matin, j’avais besoin de l’un de mes livres.
Un livre traitant d’un sujet « santé »… ce qui m’a dirigée au salon, vers la bibliothèque dédiée à cet effet.
Après avoir passé chacun des ouvrages contenus sur les rayons, j’ai dû me rendre à l’évidence: il n’était pas là.
Hum.
Trouver un bouquin au milieu d’une montagne d’autres revient à chercher un grain de riz dans une épicerie.
J’ai parcouru rapidement d’autres bibliothèques où je savais pertinemment qu’il ne se trouverait pas… puis j’ai réfléchi.
Il y a quelques semaines, j’avais modifié l’ordre de certains rayonnages.
Mais c’est bien sûr!!!
Direction mon bureau où j’ai passé en revue un nombre incalculable de livres.
Sans succès.
Allez savoir pourquoi, c’est à ce moment-là que j’ai repensé à ma grand-mère maternelle.
Lorsqu’elle perdait quelque chose, elle parcourait chaque pièce en répétant:
Saint-Antoine, grand voleur, grand bandit, rends-moi ce que tu m’as pris!
Et, prétendait-elle, elle retrouvait à chaque fois ce qu’elle cherchait.
Bien sûr, je n’y croyais pas.
C’est donc honteusement que je me suis entendue réciter la même litanie, sous l’oeil de Pomme, captivée par mon manège.
Je suis repassée par toutes les bibliothèques (il y en a une bonne vingtaine, quand même!), parcourant rapidement les rayons… et me promettant d’arrêter mes recherches à l’instant où mon Capitaine rentrerait.
Sachant que je n’avais pas envie d’être prise en flagrant délit d’expérimentation stupide, évidemment…
Croyez-le si vous le voulez, mais à l’instant même où il poussait la porte d’entrée, j’ai sorti l’ouvrage d’un rayon que j’avais déjà vérifié deux fois.
La logique me fait dire que j’avais tout simplement mal regardé.
Ma grand-mère, elle, du haut de son petit nuage, doit arborer un large sourire et interpeller son copain Antoine en lui disant: Tu ne peux pas t’en empêcher, hein?
Martine Bernier