– Pomme? Tu viens? Je vais te coiffer!
Pas la moindre tentative pour éviter mon invitation.
Pomme vient aimablement me rejoindre sur le canapé que j’ai protégé par une couverture, et prend la position du Mogwaï bien décidé à participer activement au jeu qui lui est proposé.
Elle sait que je ne lui fais pas mal et que la séance se termine inévitablement par des câlins maison.
Première étape: nous retirons le collier.
Deuxième phase: le brossage à l’aide d’une brosse suffisamment douce pour ne pas rendre l’expérience insupportable pour elle, mais assez rigide pour discipliner sa crinière… et le reste.
Au bout de quelques minutes, j’arrive à la tête, et particulièrement à la moustache, lieu stratégique entre tous.
Il y a de l’Hercule Poirot dans ma bichonnne: elle refuse obstinément que l’on touche à ses moustaches.
Seulement cette fois, je suis bien décidée à arriver à mes fins.
Je transforme la corvée en jeu, la chatouillant, riant, la taquinant…
Et le résultat ne se fait pas attendre: dès que la brosse s’approche, elle ouvre la gueule toute grande et semble partir dans de gigantesques fous rires muets, me laissant démêler ses bacchantes au compte-gouttes.
A un moment, me voyant revenir à l’assaut, elle me lance un regard malicieux et… cache sa tête sous la couverture.
Evidement… je ris.
Et elle… elle attend que je devine où elle se trouve.
Le spectacle qu’elle me donne est extrêmement drôle: je vois une bosse sous une couverture, et un petit corps de chien poilu, postérieur en l’air surmonté d’une petite queue qui n’arrive pas à se contraindre à l’immobilité lorsque qu’elle m’entend dire: Mais??? Pomme? Où es-tu?
Elle se comporte comme un enfant…
Dans son esprit, elle ne me voit pas, donc je ne la vois pas non plus.
Quand enfin je soulève la couverture, elle rit à nouveau aux éclats… à sa manière, et la séance de coiffage se termine.
Je lui offre une friandise pour la féliciter… et elle me gratifie d’un coup de langue pour me récompenser.
Séance réussie!
Martine Bernier
