Le rire et la joie font plus que jamais partie de ma vie au quotidien depuis que mon Capitaine a investi mon existence.
Si nous sommes très différents sur certains points, nous nous ressemblons beaucoup sur d’autres… ce qui donne parfois lieu à des scènes mémorables, comme ce fut le cas dans la semaine.
Le soir était tombé, et nous rangions tous les deux la cuisine après le repas.
Lorsque j’ai eu terminé ma part de la tâche, je me suis campée au milieu de la pièce, attendant le traditionnel bisou avant de gagner le salon.
D’humeur taquine, mon Capitaine a fait mine de se concentrer sur ce qu’il avait à faire, m’ignorant superbement, puis quittant la pièce sans s’être arrêté sur ma pourtant bien visible petite personne.
Je le connais par coeur…
En entendant ses pas s’éloigner dans le couloir, j’ai su qu’il s’était caché quelque part et qu’il attendait que je sorte à mon tour de la cuisine pour bondir.
Seulement voilà… j’ai eu envie de le laisser mijoter.
Je connais ses ruses de guerre, je sais qu’il est capable de se déplacer sans faire le moindre bruit et de surgir de n’importe où, là où on ne l’attend pas.
Mais moi aussi j’ai mes stratégies!
Je n’ai pas bougé d’un iota pendant un long moment… sachant très bien qu’il devait trouver le temps long… et la situation burlesque.
De l’imaginer tapi dans un coin, se demandant si j’allais me décider à arriver a fait grelotter en moi un énorme fou rire…
Comment vous expliquer… même si je ne l’entendais pas, je savais qu’il était hilare lui aussi.
Je suis donc sortie doucement de la pièce… sans arriver à réprimer mon rire.
Il était caché dans la salle de bain, faisant d’énormes efforts pour que je ne l’entende pas glousser.
Nous sommes tombés dans les bras l’un de l’autre, pleurant de rire comme deux gamins, sous l’oeil de Pomme ravie de partager nos délires.
Il paraît que prendre de l’âge permet de devenir sage et posé.
Je crains que notre cas soit désespéré.
Martine Bernier