Nous venions de voir au journal du soir que onze personnes avaient été frappées par la foudre alors qu’elles fêtaient un anniversaire dans un parc parisien lorsque nous avons entendu un grondement dans le lointain.
Il n’était pas encore 20 heures…
Trois minutes plus tard, il pleuvait à torrents et l’orage se rapprochait.
Comme d’habitude, Pomme n’a pas bronché.
Elle ne craint toujours pas ce genre de phénomène, et j’espère que cela ne changera jamais.
Plus de trois heures plus tard, lorsque nous sommes allés nous coucher, la situation n’avait pas évolué.
En rentrant de sa dernière sortie, mon Mogwaï était rentré trempé jusqu’aux os.
Elle était allée se réfugier dans son « panier de nuit », et je l’avais recouverte de sa couverture.
Seul son museau dépassait et ses grands yeux noirs nous fixaient.
Fait rarissime dans la région, l’orage a duré toute la nuit, jusqu’aux environs de quatre heures du matin.
Le tonnerre roulait dans la vallée, semblait rebondir sur les montagnes et revenir à son point de départ où il explosait de plus belle.
Je pensais à nos amis de Chiboz en espérant que la nuit n’était pas trop dure pour eux…
Au petit matin, j’ai allumé et j’ai regardé Pomme.
Elle était couchée sur le dos dans son panier, visiblement peu décidée à se lever.
J’ai glissé la main vers mon portable pour la prendre en photo et elle a aussitôt sauté sur ses pattes, provoquant une réaction de déception chez moi:
– Oh non… tu étais tellement mignonne… Tu ne veux pas te recoucher dans la même position?
Je sais bien qu’un chien ne peut pas comprendre ce genre de discours.
Et pourtant… elle s’est recouchée illico sur le dos, une patte arrière en l’air, dans sa posture d’irrésistible peluche.
Et elle m’a laissée complaisamment la prendre en photos autant que je le voulais, elle qui, en temps normal, ne tient pas en place.
Nous avons joué quelques instants avant que je ne file soigner ce mal de gorge arrivé avec l’orage, mais resté après son départ.
Quant à Pomme… elle récupère de sa nuit!
Martine Bernier
