Il y a environ deux semaines, j’ai fait l’achat d’une machine à coudre.
Cela faisait longtemps que j’y pensais, caressant le projet de me mettre à la couture lorsque j’aurais un peu plus de temps… et de pep.
Ce qui n’a pas été le cas jusqu’à hier.
Jusqu’alors, je m’étais contentée de lire de A à Z le mode d’emploi de ma nouvelle copine, échafaudant sans la toucher des projets de petits travaux, en attendant des jours meilleurs.
Pas question pour moi de me lancer dans la confection d’un vêtement avant d’avoir appris à maîtriser la bête et les patrons que je comptais bien me procurer.
Hier, pour la première fois depuis des mois, je suis sortie de l’hôpital porteuse d’une bonne nouvelle.
Côté pep, autant dire que cela m’a permis de refaire le plein!
J’ai donc demandé à mon Capitaine si nous pourrions nous arrêter dans un magasin de tissu au retour.
Il s’agit d’une grande surface dont je savais qu’elle vendait des coupons depuis longtemps.
Comme je ne connais pas ou très peu la planète mercerie, je n’ai pas encore de bonnes adresses où trouver ce que je cherche.
Et là, ne trouvant pas les coupons en question, j’ai fini par m’adresser à la vendeuse qui m’a expliqué que ce que je cherchais n’était pas accessible en ce moment pour cause d’inventaire.
Déçue, je lui ai demandé si elle savait où je pourrais trouver des morceaux de tissus bien précis pour réaliser différents objets.
Elle m’a entraînée trois mètres plus loin, à la découverte d’un large rayon entièrement dédié à ce genre d’articles.
Alleluia!
J’ai fait le plein de merveilles et nous sommes rentrés au Nid, le coeur beaucoup plus léger que lorsque nous l’avions quitté quelques heures auparavant.
J’ai immédiatement été emportée dans un tourbillon de travail.
Mais lorsque la vague s’est un peu calmée, plus tard dans la journée, je me suis approchée de ma machine et je l’ai délivrée de sa protection.
C’est intimidant de se retrouver face à un nouveau jouet…
J’en ai déjà utilisé il y a longtemps, mais je me demandais si j’allais encore être capable de faire quelque chose de correct.
Lors de notre escapade au magasin, j’avais vu un petit sac bourse doté d’un fermoir, posé là en exposition.
Et je m’étais mis en tête d’en réaliser un identique.
Sans patron et sans avoir eu la bonne idée de le prendre en photo, autant dire que j’avais peu de chance de réussir.
Mon Capitaine ayant un esprit technique bien plus développé que le mien, je lui ai demandé son aide.
Il m’a dessiné une ébauche et je suis partie à la découverte de mon nouvel univers.
Mon idée était de coudre une première bourse taillée dans un vieux rideau, en essayant de suivre les conseils donnés.
Un peu plus tard, c’était fait…
Sans patron réel, mon « oeuvre » manquait un peu de précision, mais ressemblait bel et bien à ce que j’espérais!
Et, surtout, la machine et moi avions commencé à faire connaissance, sans heurt.
Incorrigible que je suis, je l’ai mentalement baptisée Jeannette, lui parlant comme je le fais avec Max, mon ordinateur.
Oui je sais, mes neurones fatiguent!
Mais cette machine m’a entraînée dans une opération-charme…
Le courant est passé immédiatement entre nous.
J’ai même été surprise de sa douceur, de la facilité avec laquelle elle a répondu à mes attentes en y mettant une bonne volonté évidente.
Cela fait plusieurs années que je me dis que je me réserverai un jour du temps pour m’essayer à d’autres activités que celles qui font ma vie aujourd’hui.
J’y suis!
Martine Bernier