Le jour où nous fûmes baptisés!

Ce n’était toujours pas clair…
Quoi que nous en disions, mon Capitaine et moi n’avions toujours pas trouvé de noms par lesquels nos petits enfants pourraient nous appeler.
Nous avions avancé des idées, sans enthousiasme, nous disant qu’ils trouveraient bien tout seuls.
Mauvaise idée.
Car lorsque nos enfants parlent de nous à nos bambins, ils ne peuvent quand même pas leur dire: « Nous allons chez… heu… machin et truc, dimanche? »
Hier soir, profitant de la soirée hebdomadaire que nous passons avec mon fils aîné et son petit bonhomme, j’ai donc posé la question:

– Et toi, quel nom emploies-tu quand tu lui parles de nous?
– Et bien en fait… ce n’est pas très clair… Grand-papa Bruno, Grand-Maman Martine… mais, et toi, comment voudrais-tu que l’on t’appelle? Pourquoi pas par ton prénom? C’est joli, « Martine ».
– Ah non!

J’en avais déjà parlé avec mon autre fils et ma belle-fille par le passé.
J’ai donc répondu très vite:
– Comme j’ai toujours signé mon courrier  « Mamantine » quand je vous écris… pourquoi pas Mamytine? Et comme Eya emploie « Papy Bruno » pour son grand-papa, pourquoi pas « Papyno ». C’est facile à prononcer!

Enthousiasme de la part de mon fils.
– C’est parfait! Facile à retenir: il me suffit de penser à Pa-Pinot Gris!

Dans la soirée, je teste cette nouvelle notion sur Aurélien, 1 an et demi, qui semble déjà avoir compris.
Il me désigne du doigt et je lui réponds: Mamytine.
Puis il désigne mon Capitaine et je continue: Papyno.
Enfin je le montre et j’ajoute: Aurélien.
Il rit.
Il a compris et articule même un petit Papyno un peu plus tard alors qu’il veut lui donner quelque chose.

Au moment du départ, nous en reparlons avec Sébastien tandis que mon Capitaine est déjà dehors avec Pomme:
– Grand jour aujourd’hui: nous avons enfin un nom!
– Oui! J’adore! Et comme je ne disais, facile à retenir, je penserai au Pinot Gris.
– Tsss… et pourquoi pas Papy Whisky tant que tu y es!

Il éclate de rire tandis que je poursuis ma réflexion:
– Pas si mal finalement: le diminutif donnerait Papysky! A la Russe! Ca lui irait bien… notre tsar Papysky!

Ce grand moment d’hilarité ne doit pas me faire oublier qu’en partant, pour la première fois,  Aurélien est venu déposer un bisou sur ma joue.
Un grand jour, décidément!

Dans la soirée, je reparle de son nouveau nom avec mon Capitaine, heureux de sa soirée.
Comme à son habitude, il ronchonne pour la forme:
– Papyno: jamais!
– Trop tard! Et c’est Eya qui me l’a inspiré!

Rêveur, il ajoute:
– Finalement… Papysky, j’aime assez!
Martine Bernier

 

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