Vendredi:
Etant destinée à passer la soirée en tête-à-tête avec mon Mogwaï, j’ai décidé, après mûre réflexion, de regarder l’événement pour lequel toute l’Europe semble vibrer en ce moment: l’ouverture de l’Euro de football et le premier match.
La cérémonie était sûrement belle à regarder… mais la retransmission ne me happe pas.
Quelques minutes plus tard, le match commence.
Et comme pour toutes les rares fois où j’en ai suivi un, je me lasse très vite.
Tsss!
Pas bien, ça!
Je prends donc un magazine que je feuillette tout en écoutant d’une oreille distraite.
Jusqu’au moment où les présentateurs poussent de grandes exclamations de joie.
Ah? Vu le ton de leur voix, la France a dû marquer.
Pomme, réveillée par leurs cris, jette un coup d’oeil vers l’écran puis vers moi.
Elle n’est pas très en forme, cette semaine, et j’ai pour elle tous les égards.
Je lui explique, doucement:
– Ce n’est rien… ce sont juste des messieurs en culottes courtes qui jouent à la baballe.
Baballe????
Mot magique!
Elle prend un air beaucoup plus attentif, se lève, prête à courir chercher la sienne.
– Non, non! C’est là que ça se passe!
… en lui désignant l’écran du doigt.
Bien entendu, c’est mon doigt qu’elle regarde.
Mais je ne suis pas décidée à abandonner.
Je me lève, m’approche de la TV et suis du doigt le ballon en expliquant:
– Là, tu vois la bababalle?
Peine perdue.
Elle saute du canapé, s’approche de moi, se dresse sur ses pattes arrières, prend appui sur moi et s’étire de tout son long.
Un câlin plus tard, elle retourne sur le canapé et se rendort tandis que je reprends mon magazine.
Je me demande si nous sommes vraiment faites pour devenir de ferventes supportrices
Martine Bernier