Lundi.
Toujours perturbée par le changement d’heure, je suis devant mon ordinateur bien avant six heures.
Et j’en profite pour envoyer une photo à mon collègue, chef d’édition.
Il est comme moi: insomniaque et lève-tôt.
Mon message lui donne le nom de la personne qui figure sur la photo, et lui explique que… bien que la journée semble fériée en Valais, je ne suis pas sûre que le canton de Vaud soit à l’unisson.
En clair, j’ignore s’il travaille ou non ce lundi.
Sa réponse fuse peu après: il est au poste et me demande de l’appeler dans une dizaine de minutes, ce que je fais.
Conversation ultra matinale et agréable, comme cela nous arrive assez souvent, alors que beaucoup ouvrent à peine les yeux.
Surréaliste…
*****
Cette journée était placée sous le signe de la parole pour mon Capitaine et moi.
Nous avons eu une longue conversation à propos d’un grand projet qui nous occupe.
Une conversation dans laquelle j’ai pu lui exprimer ce que je ressentais.
Puis, le soir, alors que nous regardions les informations, il s’est exclamé:
– Tu vois, c’est cela que je faisais!
A l’image apparaissent des soldats qui construisent un camp en plein milieu du désert.
La météo est apocalyptique: les tempêtes de sable rendent tout mouvement compliqué.
Et pourtant, ils travaillent, installent l’eau et le camp dans une zone de guerre, expliquant que là où ils sont, les lieux sont très dangereux.
Je regarde Celui qui m’accompagne qui me précise que « A Sarajevo, il y avait moins de vent! ».
Il achève son intervention avec une petite phrase classique: « C’était le bon vieux temps! »
Puis, après m’avoir jeté un coup d’oeil amusé, s’empresse d’ajouter: « Non, mais, bébé, je plaisante! »
Voui, voui.
Seulement j’avais envie de jouer à l’arroseur arrosé, à la « rebellette »!
Appelez-moi « Che »!
Nous nous sommes taquinés toute la soirée.
Lui savait parfaitement que je le faisais marcher et entrait dans mon jeu.
But de l’opération: terminer la journée sur une double déclaration.
Mission accomplie!
Ce grand bonhomme aux yeux rieurs couleur rivière est un semeur de bonheur.
Martine Bernier