Aurélien, qui passe la soirée avec nous, se dirige vers ma guitare en me demandant de la prendre pour en jouer.
Il est d’excellente disposition, ce soir: le repas lui a plu et lui a arraché de petits commentaires joyeux, et il a une grande envie de jeu, de musique et de surprises.
Je prends donc ma guitare tandis qu’il empoigne la sienne et nous nous lançons dans… deux chansons différentes.
J’en entame une et il m’emboîte le pas en en lançant une autre…. en même temps!
Je crains qu’il n’ait pas encore tout à fait compris le sens de l’unisson…
Jusqu’au moment où… je commence la chanson de Baloo.
Il pose son instrument, se rapproche de moi, se met à se dandiner et chantonne lui aussi, à sa manière « il en faut peu… pour être heureux ».
Puis, alors qu’il a choisi une sucette en forme de pingouin, j’entonne « le papa pingouin », pour voir sa réaction.
Et ce vestige de l’Eurovision 1980 fait un tabac!
Il rit, chante, s’amuse tellement que je décide de lui montrer une vidéo mettant en scène la chanson sous forme de dessin animé.
Re-triomphe.
Il s’enthousiasme, me prend à témoin, se retourne vers son papyno pour que lui aussi s’intéresse à la chose, commente les danses des pingouins, la présence du bébé…
Après trois ou quatre vues, je lui propose de regarder autre chose.
Il est tard pour lui, c’est en général l’heure où nous terminons nos jeux et où nous regardons un dessin animé apaisant sur ma tablette avant son départ.
Et c’est lui qui choisi.
A deux ans, il sait déjà ce qu’il aime…
Sa liste du soir est souvent la même: Meunier tu dors, (mais pas n’importe quelle version: celle où les ailes du moulin s’envolent!), Baloo et Mowgli chantant leur chanson (si possible à revoir plusieurs fois de suite pour bien en savourer chaque détail), la Patrouille des éléphants, puis je dois lui choisir « une surprise ».
Hier soir, la surprise a été une erreur: un dessin animé incroyablement nunuche que j’aurais voulu interrompre dès la première vision, mais qu’il a insisté pour regarder jusqu’au bout, attendri par les personnages.
Nous avons terminé par un Oui-Oui, valeur sûre dont il ne se lasse pas.
Plusieurs fois dans la soirée, y compris après une courte leçon de maniement d’un éventail, Aurélien m’entoure de ses bras ou me fait des câlins en s’exclamant: « Aaah, Mamitine, c’est bien!!! »
Aaah, Aurélien, oui, c’était bien…
Martine Bernier