Il fait nuit noire, mais la soirée de ce lundi vient pourtant à peine de commencer lorsque d’étranges lumières attirent mon attention dans la rue transversale à notre allée.
Dans la nuit, cela ressemble à un grand camion américain ou à un car toutes lumières allumées, presque aveuglantes.
Au bout d’un moment, alors que, étrangement, le véhicule restait illuminé et ne bougeait pas de cet endroit où il n’avait aucune raison de se trouver, mon Capitaine a regardé lui aussi et m’a dit: c’est un camion de pompier.
En cinq minutes, il était rejoint par plusieurs autres, tandis qu’une fumée de plus en plus épaisse s’échappait de l’énorme chantier de la future maison médicale qui se construit dans la rue.
Le périmètre grouillait de pompiers, mais pas une seule sirène n’avait résonné.
Nous regardions la scène qui se déroulait à vol d’oiseau à 20 ou 30 mètres de nous, lorsque l’oeil de mon Capitaine a compris:
– C’est un exercice.
– Mais… à quoi vois-tu cela?
Il m’a montré certains détails que je n’avais pas remarqués.
C’est vrai qu’il a organisé et participé à suffisamment d’exercices militaires pour les reconnaître lorsqu’il en voit un, même s’il fait sombre!
Pendant plusieurs heures, le chantier a été le lieu de mystérieuses manoeuvres.
Sous les spots du camion, la scène avait quelque chose de surréaliste.
Quant au bâtiment en construction, il ne ressemblait pas à ce qu’il est dans la journée, lorsqu’il résonne des bruits des outils et des voix des ouvriers.
Il était devenu un lieu inquiétant, à l’aspect livide, fantomatique…
En fin de soirée, mon Capitaine remonte après avoir sorti Pomme, et me dit:
– Il y avait une affichette sur la porte d’entrée. Elle annonçait un exercice de pompiers au chantier, dans le parking sous-terrain.
CQFD!
Martine Bernier