Je crois que tous les Belges connaissent ce produit…
Et tous ceux avec lesquels j’ai évoqué le sujet ont à peu près la même réaction en y pensant, allant du « mmmmm! » au « miam! ».
Si vous faites partie de ceux qui n’y ont jamais goûté, je vous présente la cassonade Graeffe.
Celle que ma grand-mère maternelle nous proposait pour tartiner les crêpes ou pour ajouter aux yogourts nature.
Une saveur de mon enfance dont je raffolais et avec laquelle je n’avais plus renoué depuis… houlà… trrrrrèèèès longtemps.
Le week-end dernier, alors que nous partagions un repas avec nos jeunes amis Stéphane et Céline, nous avons abordé le sujet.
Il existe dans le canton de Vaud une fromagerie qui en vend.
Nous nous sommes un peu attardés sur le produit puis nous avons changé de sujet.
Mardi, jour de mon anniversaire, mon Capitaine m’a offert des cadeaux tout au long de la journée.
Un véritable rêve…
Le premier m’attendait sur l’assiette du petit-déjeuner.
Impossible de deviner ce que contenait le paquet en le tâtant.
J’ai ouvert et… j’avais entre les mains un kilo de ladite cassonade!!
Suivi d’une dizaine d’autres venus assurer nos réserves pour un bon moment!
O merveille!!!
Depuis, le soir, puisque, en général, je me cantonne au repas-yaourt, j’ai proposé à ma cassonade de m’accompagner dans cette « aventure culinaire ».
Et j’ai retrouvé le goût de ce sucre blond que j’ai toujours trouvé moins sucré que les autres, et de ses petites boules de sucre foncé qui font le charme du produit.
Les puristes vous diront qu’il ne s’agit pas d’une cassonade, mais d’une vergeoise.
Caramba!
Sur Internet se raconte l’histoire de son créateur, Karl Graeffe, né en 1818 dans une famille de drapiers allemands installés à Bruxelles.
Karl a eu huit enfants et travaillait comme employé de banque lorsque, à 40 ans, il a décidé de changer de profession en espérant assurer un train de vie plus confortable à sa famille.
Il a créé une petite usine de sucre, à une époque où l’industrie sucrière n’en était qu’à ses balbutiements.
Au bout de deux ans, ce patron très préoccupé par le sort de ses employés était au bord de la faillite.
Mais il a continué, toujours aussi proche de son personnel… a créé cette cassonade, sucre roux provenant du mélange de sucre et de mélasse, fabriquée à partir de betteraves.
Quand il s’est retiré, à l’âge de 70 ans, ses fils ont repris le flambeau.
Karl est décédé à 84 ans, renversé par une voiture alors qu’il se rendait à son usine.
Ses fils ont mené l’entreprise à son apogée, jusqu’en 1953 où elle a été rachetée par la Raffinerie Tirlemontoise qui n’a pas modifié son nom
Quant à l’enfant qui figure sur le paquet, il semblerait que personne n’ait jamais vraiment su qui il était vraiment, en dehors des concepteurs de l’emballage.
Quant à moi, depuis mardi, je renoue avec des saveurs presque oubliées, et… je me régale!
Martine Bernier