Quelle étrange soirée que celle d’hier…
La France a donc élu son nouveau président.
Je ne vais pas m’attarder à répéter ce que les médias du monde entier commentent abondamment…
Mais…
Devant l’écran, mon Capitaine et moi réagissions aux commentaires des uns et des autres.
Puis est arrivé le moment du premier discours présidentiel nouvelle mouture.
Nous l’avons écouté attentivement, plutôt agréablement surpris.
Plus tard dans la soirée, il y a eu cette image frappante de ce jeune homme bombardé chef d’Etat, le visage grave, entamant une marche solitaire et interminable jusqu’au lieu où il était attendu pour célébrer sa victoire.
Le goût de la mise en scène symbolique a fait mouche.
Il est intelligent (personne n’en doutait…) et fin.
Et puis il y a le reste…
Ce qu’il fera et ne fera pas.
Ce n’est pas mon propos.
Hier, je me suis juste contentée d’imaginer le séisme émotionnel que doit représenter ce moment pour tous ceux qui l’ont vécu au fil des années.
Cet instant où ils arrêtent d’être des politiciens parmi d’autres pour devenir présidents.
Comme il doit être difficile ensuite d’être porteur des espoirs d’un peuple qu’il ne faudra pas décevoir.
Mais que l’on ne pourra jamais satisfaire complètement.
Hier, le président encore en place avait annoncé qu’il regarderait l’événement à la télévision.
Lui s’apprête à partir, critiqué de toute part, comme c’est souvent le cas à la fin d’un tel mandat.
Et lui, que ressent-il?
Hier, certains s’interrogeaient sur la gravité du nouvel élu.
Jusqu’à ce que l’un des membres de son équipe rappelle que, vendredi soir, la députée Corinne Erhel est décédée brutalement à la suite d’un malaise cardiaque, lors d’une réunion publique de soutien au candidat d’En Marche.
Le dernier meeting au cours duquel elle était la dernière oratrice.
Il a parlé du choc et du chagrin que la disparition tragique de cette dame de 50 ans provoquait.
Personne n’attendait cet hommage, qui n’a pas été relevé.
Le débat a embrayé sur une autre question.
Mais il était sorti des éternelles déclarations de bon ton, le temps d’un souffle d’humanité.
Hier, comme il l’a fait à chaque fois lorsque son public a voulu huer le nom de sa rivale dans la course présidentielle, Emmanuel Macron a demandé de la respecter, de ne pas la siffler.
Il semble vouloir donner l’exemple et revenir à des principes bêtement fondamentaux de bonne éducation.
Ne rêvons pas, mais… serait-ce bon signe?
Martine Bernier