Aurélien, Pomme et le foot

Aurélien sait désormais qu’il ne faut pas jouer au foot dans le salon.
En revanche, c’est faisable dans le corridor.
Nous avons testé l’expérience  mercredi soir, nous passant le ballon en mousse avec application… lorsque, soudain, un spectateur est descendu sur le terrain, profitant de l’absence des forces de sécurité.
Je devrais dire « une spectatrice ».
Mon mini petit-fils ne le savait pas encore, mais Pomme adore jouer au foot.
Lui qui la connaissait jusqu’ici douce, tendre et câline, a découvert, un peu effrayé, une autre facette de sa copine Pomme… à qui il déclarait un peu plus tôt dans la soirée qu’elle est une « belle fille ».
Vexant: il m’a dit la même chose la semaine précédente!
A sa décharge, c’est vrai qu’elle et moi avons sensiblement la même coiffure.
Bref, revenons à nos moutons.
Ravie de nous voir jouer balle au pied, Pomme a décidé de s’inviter dans la partie, poussant le ballon de la truffe en passant, l’attrapant entre ses pattes et le shootant un peu plus loin…  commentant chacune de ses interventions par des jappements et de joyeux petits aboiements stridents qui inquiétaient beaucoup son blond adversaire.

Au beau milieu du terrain, juste devant la porte de mon bureau, Pomme a pris la position du chien de berger.
Pattes de devant couchées sur le sol, postérieur en l’air, elle attend le passage du ballon pour le capturer, et rappelle sa présence en aboyant pour avoir une passe.

– Mamitine! Mais qu’est-ce qu’elle fait, Popomme?
– Et bien… elle joue au foot! Tu ne savais pas que son surnom c’est Zizounette?

Ce que je ne lui ai pas dit, c’est qu’elle n’applique pas exactement les mêmes règles footbalistiques que le commun des mortels.
Son but à elle, c’est de s’emparer de la « baballe », de l’emporter dans son panier et de la couver pour que personne ne la lui reprenne.
Elle peut ainsi jouer pendant de longs moments avec mon Capitaine.
Pour Aurélien, mercredi, c’était une initiation… pas encore très convaincante!

Au moment du départ, lui qui a été adorable avec mon Mogwaï durant toute la soirée, le serre dans ses bras et l’embrasse en lui disant:
– « Au-voir », Popomme à lundi! T’es belle…

Deux fois au cours de la soirée, il m’a demandé:
– Je grandis, hein Mamitine?

Oui, tu grandis, petit bonhomme, et pas seulement en centimètres.
L’un des indices qui me le montre est le fait que tu commences à comprendre que les animaux sont de merveilleux compagnons que tu apprends à aimer et à respecter…

Martine Bernier

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