Ce mercredi soit, lorsqu’il arrive au Nid avec son papa, il est très clair qu’Aurélien , 2 ans 1/2, est content d’être là.
Avant de nous rendre tous au salon, je les entraîne dans mon bureau qui subit une grosse métamorphose en ce moment.
Puis nous filons débuter la soirée.
Très joyeux et très concentré, notre petit visiteur est en pleine forme.
Il plonge dans le coffre à jouets et en ressort avec un ballon de foot en mousse, petit format.
Comme à son habitude, il le lance dans tous les sens, ce qui me pousse à intervenir:
– Ah ben non…. tu ne peux pas trop le lancer comme ça dans l’appartement. Mais si tu veux, nous pouvons nous faire des passes!
– Ouiiiii!!!!!
Et nous débutons un jeu interminable qui durera jusqu’à son départ.
En cours de jeu, alors que je discute également avec mon fils, je fais une petite grimace du style smiley tristounet.
Bien qu’il soit complètement plongé dans son jeu, Aurélien la remarque et s’interrompt en demandant à son papa:
– Pourquoi elle est triste, Mamitine?
– Parce que son bureau ne ressemble plus à son bureau!
Il pose son ballon et s’approche de moi, posant sa main sur la mienne:
– Ooooh, mais non, faut pas être triste! C’est pas « graaf », ma copine Mamitine!
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– Mamitine? C’est quoi, ça?
– Ah, ça, c’est un yoyo que Papino a acheté pour toi!
– Comment ça marche?
– Je te montre!
Et je lui fais une petite démonstration yoyoyesque.
– Je peux essayer?
– Oui, bien sûr!
Je le laisse faire seul.
Comme sa tentative se solde par un échec, je lui propose:
– Si tu veux, je t’aide?
– Oui!
– Viens: il faut que tu te mettes debout sur le canapé et que tu tendes ton bras vers le haut car le fil est long.
Je tiens sa main dans la mienne, glisse son doigt dans la boucle du yoyo et hop: nous obtenons un rebond.
– Ca marche!!! Encore!!!
Entretemps, son papa et son papino nous ont rejoints au salon.
Je lance donc un jeu, haranguant « la foule »:
– Attention, Aurélien, nous rentrons dans la grrrrande salle du championnat du monde de yoyo! Cher public, voici le challenger, Aurélien!!! Applaudissements!!!
Hum. Un ou deux clap clap peu convaincus nous accueillent.
Qu’à cela ne tienne: les héros sont souvent incompris.
Sans nous démonter, nous débutons notre démonstration.
Au terme de laquelle, Aurélien, de plus en plus enthousiaste, lance un tonitruant:
– Allez!!! Plaudissements!!!!!
Ce qui lui a valu un concert d’acclamations bien nourries.
Notre incursion dans le championnat 2017 a fait son petit effet!
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– Dis, Bruno, fais pas ça!
– Aurélien… pourquoi appelles-tu ton Papyno… Bruno?
Il rit tandis que son papa me répond:
– De temps en temps, il m’appelle par mon prénom aussi. Je ne sais pas pourquoi il fait cela…
Je regarde notre bout de chou et lui demande:
– Et moi, je m’appelle comment?
– Mamitine!
– Oui, mais… ton papa s’appelle Sébastien, Papyno s’appelle Bruno… et moi?
– Mamitine!
Mine contrite de mon fils:
– Il sait pourtant comment tu t’appelles, je le lui ai déjà dit souvent. Mais non…
Mamitine je suis, Mamitine je reste!
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Martine Bernier